Cannabis et médicaments: CESAMET®, MARINOL®, SATIVEX®
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Nous savons que le cannabis est utilisé comme remède naturel depuis plusieurs millénaires. Aujourd'hui, les recherches scientifiques vont dans le sens de ce savoir ancestral et optimisent son efficacité.
Le cannabis comme médecine est considéré comme un palliatif aux symptômes des maladies comme la fibromyalgie, les maladies neurologiques comme la sclérose en plaques, le glaucome, les conséquences des traitements oncologiques, pour traiter tout type de douleur chronique, ainsi que certaines maladies auto immunes, etc
Depuis plusieurs années déjà, l'industrie pharmaceutique s'efforce à standardiser les principes actifs de la plante de cannabis tant dans sa formulation, que dans sa composition et son dosage. Ces recherches ont abouti sur la commercialisation de trois médicaments: Cesamet® (nabilone) , Marinol® (dronabinol) et Sativex®.
CESAMET® (Nabilone)
Cesamet est le nom sous lequel est distribuée la nabilone, un analogue synthétique du THC, c'est à dire qu'elle présente une structure chimique proche de celui-ci pour être identifiable par les récepteurs endocannabinoïdes. Les conditions de fabrication et de vérification réalisées sur ces cannabinoïdes de qualité médicale sont bien sur incomparables avec le cannabis de synthèse.
La nabilone sortit sur le marché au milieu des années 80 aux USA mais ne fut commercialisée que peu de temps, elle s'utilisait à cette époque comme anti-émétique, pour palier des symptômes tels que les nausées et vomis fréquents suite à un traitement contre le cancer.
L'entreprise Valeant Pharmaceuticals International, qui siège en Californie, a racheté le brevet en 2004 et l'a sorti sous le marché sous le nom de Cesamet® au milieu de la dernière décennie pour combattre les mêmes symptômes, et l'a distribué au Canada, en Australie, au Royaume Uni et en Irlande, s'étendant par la suite à d'autres pays. Cesamet est conditionné en boites de 20 capsules dosées de 0,5 à 1 mg de nabilone.
MARINOL® (dronabinol)
Un autre analogue synthétique du THC est le dronabinol qui a la forme d'une huile marron et s'administre en capsules de glycérine de 2.5, 5 et 10 mg.
Il est commercialisé sous le nom de Marinol® aux Etats Unis, au Canada, en Afrique du Sud, en Australie et en Nouvelle Zélande. Il a la même fonction que Cesamet® et s'utilise également pour les symptômes d'anorexie chez les patients atteints de VIH ou cancer terminal.
Les cannabinoïdes synthétiques ont toutefois présenté des effets secondaires en n'étant pas administrés avec leurs antagonistes, comme le Cannabidiol et autres qui modulent l'effet du THC, pour cela les compagnies pharmaceutiques ont commencé à extraire directement les plantes de cannabis pour observer l'éventail très large de cannabinoïdes disponibles.
SATIVEX®
Contrairement aux deux produits précédents, le médicament Sativex n'est pas un cannabinoïde synthétique, mais extrait d'un phénotype sélectionné et cloné pour connaitre la quantité exacte de cannabinoïdes qui seront ainsi présents de façon stable et homogène, dont principalement le delta-9-tetra-hydro-cannabinol (THC) et le canabidiol (CBD).
Une dose de 0,1 ml contient 2,7 mg de THC, 2,5 mg de CBD, et 5% d'autres dérivés du cannabis. Il est pulvérisé par voie sublinguale, commercialisé en flacons de 5,5ml soit environ 50 pulvérisations. Il est indiqué, pour l'instant, pour les personnes souffrant de sclérose en plaque et pour traiter les douleurs des patients atteints de cancer. Il fut breveté par le laboratoire britannique GW Pharmaceuticals au début des années 2000, et commercialisé par Bayer et les Laboratoires Almirall, ces derniers étant actuellement en train de réaliser une étude pilote en Catalogne.
Nous devons toutefois remarquer que ce type de traitements basés sur des dérivés synthétiques du cannabis a ses limites dans le monde du cannabis médicinal, comme par exemple un prix considérable que tous ne peuvent pas forcément assumer. Ainsi de nombreux patients préfèrent encore utiliser la plante sous sa forme naturelle, malgré ces nouvelles alternatives.
Pour eux, le cannabis reste la meilleure forme de soulager leurs douleurs. Leur attitude est un poing levé contre l'intérêt avare des grands laboratoires pharmaceutiques qui tentent de profiter de l'émergence du cannabis médical, et surtout de son immense potentiel économique.