Culture de cannabis et compost maison
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Qu'est ce que le compost?
Le compost est un engrais organique idéal, issu de la décomposition contrôlée de tout type de matière organique, solide ou semi-solide. Différents micro organismes se chargent de dégrader les résidus organiques jusqu'à les convertir en un produit assimilable par les plantes de cannabis.
Le compost peut être acheté sous différentes formes, dans la nature le processus de fabrication se réalise seul, et si nous le produisons nous mêmes nous pourrons alors, en plus de disposer d'un engrais riche pour notre plantation de cannabis, recycler nos déchets organiques pour collaborer activement au bien-être de la planète.
Comment utiliser le compost
Utilisation en pot pour la culture de cannabis en extérieur. La proportion sera d'une part de compost pour trois parts de terre légère en nutriments (de type Light Mix) pour les plantes de cannabis. Lors de cultures de longue durée en extérieur nous pourrons effectuer un second apport lors du dernier rempotage, à condition qu'il s'agisse de compost mature; si ce n'était pas le cas il ne faudrait pas l'enterrer, pour éviter son contact direct avec les racines ou le tronc.
Utilisation en pot en intérieur. La même proportion qu'en extérieur sera recommandée, il est très important de vérifier que le compost soit mûr et ne contienne pas de champignons, mouches ou autres parasites, les conditions de culture de cannabis en placard étant très favorables au développement des insectes et maladies.
Utilisation en pleine terre. Si nous avons la chance de disposer d'un potager dont une partie est dédiée au cannabis, le compost deviendra rapidement notre meilleur allié. Nous pourrons réaliser au moins 3 apports par an, à raison de 2Kg de compost par mètre carré. Le premier se fera juste après la récolte du cannabis, le compost pourra alors être frais, de seulement 2 ou 3 mois, les micro organismes présents dans la terre feront leur travail de décomposition et s'ils en ont l'opportunité, les lombrics apprécieront un sol si riche, qu'ils travailleront en s'alimentant. Le second apport de compost se fera quelques semaines avant la germination des graines, il devra être mature et libre d'agents pathogènes, on le mélangera au sol jusqu'à obtenir une terre homogène. La dernière application se fera lorsque les plantes auront déjà quelques mois de vie, le compost devra être mature, il conviendra d'éviter son contact direct avec les racines ou le tronc.
Utilisation de compost Guerrilla. Le transport des matériaux jusqu'au lieu de culture en guerilla étant parfois difficile, une bonne solution consistera à concevoir un tas de compost directement à proximité de la culture. Comme pour celui fabriqué à la maison, il faudra tamiser le compost obtenu avant de l'appliquer. Du fait de la lixiviation engendrée par le ruissellement de la pluie, notre compost pourra s'avérer moins riche que celui réalisé en conditions optimales, mais il demeurera efficace en améliorant la structure du sol et en réduisant les besoins en eau.
Utilisation en paillage. En appliquant une couche de compost très mûr sur la couche supérieure de la terre nous éviterons la formation de mauvaises herbes qui entreraient en compétition avec nos plantes de cannabis, et servira d'engrais organique léger tout en protégeant la vie bactérienne du sol des rayons solaires qui pourraient les affecter.
Thé de compost. En provoquant volontairement la lixiviation du compost nous obtiendrons un engrais organique liquide riche en nutriments. Une technique pour fabriquer ce thé de compost consistera à remplir un sac de toile avec un kilo de compost, en l'empêchant de sortir, avant de plonger ce sac dans un bac d'eau dans lequel nous le laisserons macérer 12 heures. L'arrosage peut se faire directement avec ce thé, si le temps de macération est supérieur à 12 heures il faudra toutefois le diluer à l'eau avant de l'appliquer aux plantes.
Avantages du compost
- Le compost présente de nombreuses qualités, qu'il convient de connaître pour optimiser son utilisation et profiter de tout son potentiel.
- Son origine 100% organique favorisera les propriétés organoleptiques des plantes de cannabis.
- Agit comme récupérateur organique des sols, améliorant ses propriétés, augmentant la diversité de la vie microbienne, et sera ainsi très bénéfique aux sols pauvres ou abîmés.
- Réduit la nécessité d'appliquer des engrais car il diffusera des oligo-éléments, macro et micro éléments et nutriments qui nourriront les plantes de cannabis, en plus de favoriser l'assimilation des nutriments apportés lors d'un arrosage avec engrais.
- Permet une meilleure rétention d'eau. Cette qualité est très favorable dans les cultures où le cannabis peut souffrir de stress hydrique, comme par exemple en guerilla.
- Le compost est également une excellente couverture ou paillage qui empêchera les herbes indésirables de coloniser le substrat, en plus de protéger la vie bactérienne du sol des radiations solaires.
- En plus de nourrir la terre, sous ses premières formes il sert d'aliment et favorise la procréation des lombrics, nous offrant un magnifique humus de lombric dont nous parlerons dans un prochain article.
- Environ 40% du poids de notre poubelle domestique correspond à des restes organiques, qui normalement finiront à la décharge, et s'ils sont mal traités pourront polluer le sol et les nappes phréatiques, ainsi que participer à l'effet de serre. Le compost est donc aussi une excellente initiative écologique.
- En réalisant notre propre compost, nous fermerons quasiment le cercle végétal en convertissant le problème des déchets en une solution verte pour fertiliser notre potager, et produire de nouveaux fruits et légumes, dont une partie retournera sur le tas de compost après la récolte...
Types de composteurs
Nous pouvons composter n'importe où, selon l'espace disponible et nos exigences esthétiques, il sera même possible de conserver une attitude positive en appartement, nous vous détaillerons quelques unes des alternatives envisageables.
Composteur commercial. Sans doute le plus rapide et le plus commode à mettre en place, généralement fabriqué en plastique, comporte une ouverture sur la partie supérieure pour introduire les déchets organiques, et une porte sur la partie inférieure pour récupérer le compost mature. Avec ce type de composteur nous évitons les problèmes d'animaux attirés par les déchets, son aspect est idéal pour composter à la maison.
Composteur en bidon. Si nous disposons d'un grand bidon ou baril de plastique, il suffira d'y percer une trappe pour glisser les restes végétaux, et une porte sur le fond pour récupérer le compost.
Composteur en bois ou en briques. Si nous en avons le temps et disposons de matières premières, la construction d'un composteur en bois ou briques peut se révéler être une expérience gratifiante. Nous penserons là aussi à concevoir une petite porte sur la partie supérieure pour ajouter la matière organique, nous utiliserons pour la façade des planches de bois qui pourront être retirées individuellement en les faisant glisser horizontalement, pour faciliter le contrôle et la récupération du compost mature.
Le volume dépendra de l'espace, mais pour un compostage efficace et de qualité il est recommandé de ne pas excéder 1m3 par composteur: ainsi, si nous disposons d'un grand jardin qui produira une quantité considérable de déchets verts, il sera plus avantageux de bâtir plusieurs petits composteurs, qu'un seul d'un volume trop important pour un travail homogène et un contrôle efficace du travail de compostage. Nous pourrons ainsi disposer de composts à différents stades de maturation d'un bac à l'autre.
Compost en grillage. Une simple grille métallique peut se convertir en composteur en quelques minutes, il suffira d'en relier les extrémité de façon à former un rouleau que nous fixerons au sol à la verticale. Cette méthode implique une grande aération de la matière: il faudra donc être vigilant quant à l'humidité et aux températures dans le tas de compost. Ces installations sont idéales au jardin.
Le composteur sera placé dans une zone ombragée et protégée des vents dominants, à proximité d'une source d'eau et d'un volume permettant facilement de le remuer ou de prélever le compost mûr. Il sera important de le protéger de la pluie pour éviter une lixiviation des nutriments trop important. Concernant le montage en lui même de ces composteurs, nous sommes certains qu'avec un peu de temps et d'expérience vous pourrez sans problème laisser s'exprimer votre imagination au service du recyclage, pour des composteurs aussi efficaces qu'esthétiques!
Ingrédients pour la fabrication du compost
Pendant la préparation du compost, nous pourrons observer quantité de formes de vie différentes qui participent au processus, insectes, vers, bactéries et champignons feront du compost une matière vivante. Pour maintenir le cycle naturel nous devrons éviter l'usage d'insecticides, fongicides ou tout type d'élément qui pourrait mettre en danger cet équilibre.
Les ingrédients nécessaires pour réaliser le compost sont l'eau , l'oxygène, l'azote et le carbone.
- Eau. Le mélange doit être humide mais non détrempé. Pour vérifier l'humidité du compost, nous pourrons en presser délicatement un échantillon entre nos mains: s'il est coulant, il est trop humide. Au contraire si même en le pressant fortement il n'en sort aucun jus, le compost est sans doute trop sec. L'idéal est qu'il en coule quelques gouttes en pressant, et que notre main reste légèrement humide, ceci représentant un niveau d'humidité optimal.
- Oxygène. Les micro-organismes chargés de la décomposition meurent sans oxygène. Si le mélange est trop humide et de texture trop pâteuse, l'oxygène pénétrera très difficilement. Il faudra alors remuer le tas de compost pour l'enrichir en oxygène pour garantir le développement des micro organismes et faciliter ainsi une décomposition sans odeur.
- Azote. Ce sont les matériaux appelés matière verte, parmi lesquels nous utiliserons le plus souvent: restes de cuisine, fruits, végétaux, tontes de gazon, fumier, marc de café, feuilles ou sachets de thé, restes de feuilles vertes ou déchets de tailles d'entretien.
- Carbone. Aussi appelé matière marron: restes de plantes sèches (branches et troncs), paille, cendres de bois, carton, papier, sciure et cheveux. Il est déconseillé d'employer du papier ou carton présentant de l'encre de couleur, les restes de bois, cendres ou sciure doivent être exempts d'huiles, peintures ou autres produits chimiques qui altèrent la qualité du compost.
Pour "nourrir" son compost, les produits suivants sont déconseillés: conserves salées, plantes malades, défécations de chiens ou chats, graisse ou tout matériel contenant des traces de produits chimiques. Les restes de poissons, viandes, produits laitiers, huiles ou salades peuvent être ajoutées au composteur, même si ce n'est pas recommandé du fait de l'odeur désagréable qu'ils génèrent si la fermentation et la décomposition ne sont pas stables et homogènes, et des nuisibles que ces produits attireront (chiens, chats, rongeurs, insectes...puis leurs prédateurs comme les serpents par exemple).
Processus de fabrication du compost
Avant d'incorporer les déchets au compost, il conviendra de les mixer ou de les couper en cubes de moins de 5 cm pour favoriser une décomposition rapide, se traduisant également par une meilleure aération, simplifiant le processus de compostage.
Il existe différentes formules pour préparer le compost, l'idéal étant d'avoir un mélange homogène des composants, une humidité stable, et aérer au moins une fois par semaine; il est de toute manière très intéressant d'expérimenter par soi même pour comparer les différents résultats selon les méthodes appliquées.
Une proportion fréquente est ¾ de matière marron (carbone) et ¼ de vert (azote), il est aussi possible de mélanger deux parts d'une matière sèche pour une part de matière humide, dans ce cas il faudra une attention spéciale, et remuer le mélange au moins une fois par semaine.
Si le composteur n'est pas en contact direct avec la terre, il faudra en ajouter une couche pour commencer, afin d'apporter une base de micro organisme à notre futur compost. Nous intercalerons ensuite une couche de 15 cm de matière marron, puis 10cm de matière verte.
À chaque couche ajoutée, il conviendra d'arroser sans noyer le mélange, si c'était le cas quelques poignées de feuilles sèches rectifieront rapidement cela.
Pour apporter des minéraux, nous disposons toutes les deux couches un peu de cendre de bois non traité ainsi qu'un peu de calcium (chaux) pour contrôler le pH, nous mélangerons alors le tas pour une action homogène.
Pour accélérer le processus, on utilisera des activateurs comme par exemple le purin d'orties, les moins scrupuleux pourront simplifier la préparation en arrosant d'une solution composée à 10% d'urine humaine diluée dans de l'eau, idéalement extraite d'une personne ne prenant pas de médicaments. On pourra aussi recourir au fumier d'animaux herbivores pour activer et stimuler le compost, de préférence en extérieur, à moins de disposer d'une bonne expérience du compostage pour éviter les déconvenues.
Si l'on ajoute des restes de repas, il faudra les recouvrir de feuilles sèches et morceaux de carton, s'ils restaient à découvert la procréation des mouches serait facilitée, et leurs oeufs disséminés dans notre compost pourraient par la suite se traduire par des risques d'infections de la mouche noire qui apparaissent dans les terreaux pour cannabis.
Lorsque commence la décomposition, la température peut atteindre 50/60ºC, il ne faudra pas la laisser dépasser 70ºC ni descendre sous 30ºC. Nous maintiendrons la température en remuant et en arrosant le compost pour que la décomposition ne soit pas interrompue.
Contrôler l'humidité, vérifier que la matière ne soit ni sèche ni saturée; pour cela les arrosages se feront environ tous les 3 à 4 jours selon les conditions climatiques.
Remuer régulièrement le compost oxygénera la matière et aidera à accélérer la maturation. Si le compost a été correctement réalisé, il sera prêt entre 3 et 6 mois, s'il n'a pas été correctement oxygéné il pourra demander jusqu'à un an pour être prêt à être utilisé.
Nous saurons que notre compost est prêt lorsqu'il dégagera une odeur typique de forêt, sera d'une couleur sombre, on ne pourra plus distinguer de déchets et la température sera redescendue à +/- 20º, il sera alors temps de recourir à une grille métallique aux mailles d'environ 1cm de largeur pour filtrer et tamiser le mélange, les déchets retourneront dans le tas de compost en cours de maturation.
Le compost récolté demandera 10/15 jours d'aération pour terminer sa maturation, perdre de l'humidité et cesser complètement le travail de décomposition des micro organismes comme les bactéries que nous pouvons trouver dans d'autres produits comme par exemple les perles Bactohemp. Une fois mûr et sec, on pourra le stocker en sacs hermétiques, en vérifiant l'absence d'un éventuel excès d'humidité qui pourrait se traduire par la putréfaction.
Par mesure de sécurité, nous pourrons tester la qualité du compost avant de l'utiliser en y faisant germer 10 graines de lentilles, dont un minimum de 8 à 9 graines devront germer: dans le cas contraire, il est fort probable que le compost soit de mauvaise qualité (à condition bien sûr de réaliser le test avec des semences issues d'un lot ne présentant aucun problème de germination en conditions normales).
Solutions aux problèmes de compost
Voici quelques exemples des soucis les plus fréquents pouvant survenir lors de la préparation du compost, ainsi que les solutions qui pourront être envisagées pour y remédier.
- Mauvaise odeur. Elle peut être due à un excès d'azote ou d'humidité, dans les deux cas nous pourrons ajouter du carton, des feuilles sèches ou du papier. Cette odeur peut aussi provenir d'un manque d'oxygène, il suffira alors de retourner le mélange pour l'aérer et résoudre ce problème.
- Odeur d'ammoniac. Lorsque le tas de compost est trop grand son poids peut finir par compresser le mélange en générant cette odeur désagréable.
- Le mélange ne chauffe pas. Normalement ceci est du à un manque de matières riches en azote, en plus d'ajouter des déchets verts, un purin d'ortie ou de l'eau enrichie d'engrais de croissance corrigeront cela. Le mélange peut également ne pas chauffer en cas de manque d'oxygène, ou d'excès ou de manque d'eau.
- Mouches et autres insectes. Il ne sont pas un vrai problème mais peuvent être dérangeant; couvrir les restes alimentaires de feuilles mortes, de paille ou de sciure de bois. Les fourmis pourront être évitées en cultivant de la lavande au pied du composteur.
- Excès ou manque d'humidité. Nous le corrigerons en ajoutant des feuilles sèches ou de l'eau selon le cas, avant de remuer énergiquement le tas pour le rendre homogène.
Merci beaucoup pour votre attention, nous vous souhaitons un bon compostage!