Actualités du cannabis médical, Novembre 2013
Liste de contenue
- L'expert médical de la CNN regrette de s'être opposé au cannabis thérapeutique
- Un tribunal français autorise l'usage du cannabis médical!
- Le cannabis limite les risques de cancers causés par le tabac
- Le Dalaï lama soutient le cannabis médical
- Les cannabinoïdes efficaces contre la leucémie
- Le THC améliore le sommeil
- Le cannabis soulage les symptômes du cancer
- Le cannabis soulage les douleurs du dos
- Le CBD contre les dommages de l'alcool sur les neurones
- Des microparticules chargées de cannabinoïdes contre le cancer
- Quelques nouvelles du Sativex et de l'Epidiolex
- Le cannabis protège de la septicémie
- Le THC peut traiter la maladie de Parkinson
L'expert médical de la CNN regrette de s'être opposé au cannabis thérapeutique
Le Docteur Sanjay Gupta, correspondant médical en chef de la CNN, a publié en août un article sur le site internet de la grande chaîne d'information américaine, pour expliquer les raisons de son changement d'avis au sujet du cannabis médicinal, et s'excuser de ne pas avoir ouvert les yeux plus rapidement.
Après avoir été longtemps opposé à la marijuana médicale, le Dr Gupta a finalement réalisé de longues recherches sur le sujet, explorant la littérature scientifique et médicale depuis 1840 jusqu'à nos jours, et voyageant à travers le monde pour discuter avec des experts médicaux, des cultivateurs et des patients. Il fut totalement stupéfait par ce qu'il a découvert!
Le célèbre correspondant médical de la CNN déclare : « Nous avons été terriblement et systématiquement induit en erreur aux USA depuis près de 70 ans, et je m'excuse pour mon rôle dans cela ».
Il s'insurge notamment sur le classement du cannabis par l'administration américaine en catégorie 1, c'est-à-dire « sans aucune valeur médicale ». Ce classement fut en effet établi sous la demande du prohibitionniste Dr Roger O. Egeberg en 1970, sous le motif du « manque de connaissance de la plante et de ses effets », malgré les nombreuses publications scientifiques sur le sujet.
Il déclare au sujet de ce classement par le gouvernement « Ils n'ont aucune science pour appuyer leurs propos, et je sais qu'au sujet de la marijuana toutes ces choses sont fausses. Il n'y a pas de gros risque d'abus, et le cannabis possède des applications médicales légitimes. En fait, parfois la marijuana est la seule chose qui fonctionne. Prenez le cas de Charlotte Figi, que j'ai rencontré au Colorado. Elle a commencé à avoir des crises de convulsions peu après la naissance. A l'âge de 3 ans, elle faisait 300 crises par semaine, malgré les puissants médicaments. La marijuana thérapeutique a calmé son cerveau, limitant les crises à 2 ou 3 par mois. J'ai rencontré directement de nombreux patients tels que Charlotte, j'ai passé du temps avec eux, et j'ai réalisé qu'il serait irresponsable de ne pas apporter les meilleurs soins possibles à la communauté médicale, et que ces soins peuvent inclure le cannabis. »
Le Docteur Gupta remarque aussi la difficulté de financer des études pour rechercher les effets bénéfiques du cannabis, et calcule ainsi que seulement 6% des études scientifiques sur cette plante s'intéressent à la recherche de ses propriétés médicales, les autres cherchant au contraire à montrer d'éventuels dommages ou effets indésirables.
Toutes les études américaines utilisant du cannabis doivent également être approuvées par le NIDA (National Institute of Drug Abuse), une organisation dont le but est de contrôler l'abus des drogues et de s'opposer à leur usage, il est donc très difficile d'avoir l'autorisation de faire des recherches sur les propriétés thérapeutiques de la marijuana et de ses cannabinoïdes. (source)
Le Docteur Sanjay a également publié le documentaire Weed, sur ce sujet du cannabis médical, ici avec sous titres en français:
Un tribunal français autorise l'usage du cannabis médical!
Marc, 47 ans, souffre depuis l'âge de 15 ans de la maladie de Horton, appelée également « maladie du suicide », une maladie rare qui provoque des crises de migraines accompagnées de douleurs extrêmes. Les médicaments classiques ne sont pas efficaces dans son cas, et seule la plante de cannabis lui permet de calmer ces crises. Marc ne se cache pas d'être consommateur (800 grammes par an) et de cultiver son propre cannabis depuis 15 ans, mais ses plantes ont été détectées par les gendarmes en 2012, qui les ont aperçu par la fenêtre de son domicile. Lors de son jugement, Marc a plaidé «Je suis malade depuis 19 ans et j'essaye simplement de rester en vie»
Le tribunal correctionnel d'Avignon, sous la présidence de M.Tellier, a retenu ce lundi 18 Novembre 2013 l'argument de la défense, et Marc fut relaxé, l 'autorisant ainsi à consommer du cannabis pour se soigner.
Le patient commente « C'est génial, je l'espérais mais je ne m'y attendais pas. C'est un début pour tous les autres malades ». La maladie de Horton est une inflammation des vaisseaux cérébraux qui touche 6000 personnes en France. Nous pouvons espérer que cette autorisation judiciaire ne sera pas un cas isolé, et qu'elle pourra servir de jurisprudence pour la défense d'autres patients utilisant le cannabis thérapeutique.
Précisons toutefois que le parquet d'Avignon a décidé de faire appel, le procureur ne souhaitant pas cautionner l'automédication au cannabis. Celui ci ajoute que le débat ne doit pas se limiter au seul territoire d'Avignon. L'avocat de Marc, Maître Stéphane Simonin, commente: «Je trouve dommage que le parquet fasse appel. Il existe des études internationales qui prouvent les bienfaits du cannabis thérapeutique dans des cas similaires à mon client. Or lorsque ces malades sont arrêtés, et que leurs plantations sont détruites, ils vont se fournir dans des environnements dangereux qui ne leur sont pas familiers.» (source)
Le seul précédent cas de relaxe pour usage du cannabis thérapeutique en France datait de 2002, la Cour d'Appel de Papeete (Polynésie française) avait alors relaxé un paraplégique de 55 ans qui cultivait plus de 300 plantes de cannabis pour calmer ses douleurs.
Le cannabis limite les risques de cancers causés par le tabac
Une étude récente, publiée dans le journal J-Stage ainsi que par le National Institute of Health, montre que le Cannabidiol CBD est efficace pour bloquer une certaine enzyme connue pour causer le cancer, qui est produite en grande quantité lorsqu'on fume une cigarette.
Les cannabinoïdes THC et CBE (Cannabielsoin) ont également montré leur efficacité pour protéger de cette enzyme, appelée CYP1A1.
L'enzyme CYP1A1 n'est pas dangereuse à faible dose, mais lorsque la fumée du tabac la fait produire en grande quantité, elle est indéniablement liée au cancer. La molécule de CBD provoque une inhibition de la production de cette enzyme, notamment grâce à sa structure en penthylresorcinol.
Les chercheurs concluent que « le CBD et autres cannabinoïdes de structure proche, qui inhibent de manière puissante l'activité de l'enzyme CYP1A1, peuvent être attendues comme molécules phares de la chimiothérapie anticancer. »
Cette étude fut financée par le Ministère Japonais de l'Education, de la Culture, des Sports et des Sciences, et fut menée par les chercheurs de la Faculté des Sciences Pharmaceutiques de l'Université d'Hokuriku, au Japon. (source)
Le Dalaï lama soutient le cannabis médical
Le leader Tibétain s'est exprimé en faveur du cannabis médical lors de sa dernière visite au Mexique en Octobre 2013. Interrogé sur le sujet lors d'un événement organisé par l'ancien président Vicente Fox, le Dalaï Lama a répondu qu'il devrait être possible de « faire l'exception » de fumer de la marijuana si celle-ci possède des vertus pharmaceutiques.
Au sujet de la légalisation, le chef spirituel du bouddhisme a toutefois précisé que s' il est juste question pour quelqu'un (d'utiliser des drogues) pour avoir l'esprit qui délire, alors ce n'est pas bon. L'ex-président Vicente Fox, qui a rigolé lorsque la question fut posée au Dalaï-Lama, est devenu un grand activiste en faveur de la légalisation des drogues, dans le but de couper une grande partie des revenus financiers des ultra-violents cartels de la drogue. (source)
On peut remarquer que la source internationale de cette information est l'Agence France Presse, mais que les services de censure ont rapidement supprimé toute trace de celle-ci sur leur site internet, empêchant sa diffusion par les médias français. A l'heure où de plus en plus de pays légalisent et encadrent l'usage thérapeutique du cannabis, il est vraiment regrettable que d'autres puissent encore s'obstiner dans le choix de la censure et de la désinformation, empêchant ainsi tout dialogue et toute évolution sur le sujet, au détriment des milliers de patients qui consomment ou souhaitent consommer la plante de cannabis pour se soigner naturellement.
Les cannabinoïdes efficaces contre la leucémie
Une nouvelle étude, conduite à l'Université St George de Londres et publiée dans le journal Anticancer Research, montre que les cannabinoïdes peuvent détruire certaines cellules cancéreuses, et empêcher leur croissance.
Pour cette étude, les chercheurs ont testé 6 cannabinoïdes différents (CBD, CBDA, CBG, CBGA, CBGV, CBGVA) en relation avec des cellules de leucémie. Ils déclarent « Parmi les 6 cannabinoïdes testés, chacun d'entre eux a montré des propriétés anti cancer, aussi efficaces que celles du THC. Plus important encore, leur effet contre les cellules cancéreuses est augmenté lorsque les cannabinoïdes sont combinés ensemble » (comme c'est le cas dans le cannabis sous sa forme naturelle).
Le Docteur Wai Liu, auteur principal de l'étude, précise que ces cannabinoïdes n'ont peu ou pas d'effets secondaires indésirables, et que leurs propriétés en tant qu'agents contre le cancer sont prometteuses. Il précise « Ces agents sont capables d'interférer avec le développement des cellules cancéreuses, d'empêcher leur approvisionnement sanguin, et de bloquer leur croissance. Dans certains cas, en utilisant des dosages et ratios spécifiques, ils peuvent détruire par eux-mêmes les cellules cancéreuses. Utilisés en combinaison d'un traitement existant, nous pourrons découvrir certaines stratégies très efficaces contre le cancer. Ces composés sont significativement peu chers à produire, et faire un meilleur usage de leurs propriétés uniques pourrait résulter en médicaments anti-cancer beaucoup moins onéreux pour l'avenir.» (source)
Le THC améliore le sommeil
Une nouvelle étude publiée par le American Journal of Addiction, et financée en partie par le National Institue of Health, montre que le THC, le principale cannabinoïde que l'on retrouve dans le cannabis, est significativement associé à un endormissement plus facile et plus rapide.
Bien que ces résultats ne soient pas très surprenants pour ceux qui connaissent le cannabis, il est intéressant de constater qu'une étude en partie financée par le gouvernement américain indique que le cannabis puisse être indiqué en cas de problèmes de sommeil tels que l'insomnie, apportant une certaine validation à l'usage de la marijuana en tant que médecine. (source)
Le cannabis soulage les symptômes du cancer
Une nouvelle étude publiée dans le journal annuel Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine montre que la consommation de cannabis mène à une « amélioration significative » de tous les symptômes du cancer ou causés par les traitements contre le cancer.
Les chercheurs indiquent que « les patients cancéreux consommant du cannabis reportent une meilleure influence à partir de la plante de cannabis qu'avec des produits synthétiques. Pourtant, la plupart des recherches menées à ce jour ont été réalisées avec des produits de synthèse.»
Pour remédier à cela, les chercheurs ont étudié les effets de la consommation de la plante entière sur 131 patients. Ils ont déterminé que « tous les symptômes du cancer et du traitement de la maladie, incluant les nausées, vomissements, troubles de l'humeur, fatigue, perte de poids, anorexie, constipation, fonction sexuelle, troubles du sommeil, démangeaisons, et douleurs, ont connu une amélioration significative », et concluent que cela devrait justifier l'usage du cannabis pour le soin palliatif des malades du cancer. (source)
Le cannabis soulage les douleurs du dos
Une étude récente menée par l'Université du Colorado, et présentée au meeting annuel de la North American Spine Society, montre que 90% de ceux qui souffrent de problèmes de dos et qui consomment du cannabis déclarent que la plante les soulage de façon modérée à intense, et 81% d'entre eux pensent que le cannabis les aide autant ou même d'avantage que les médicaments antidouleurs classiques.
Le cannabis peut aider à soulager les douleurs dorsales grâce à ses propriétés antalgiques et anti-inflammatoires, mais aussi grâce à sa puissante action relaxante sur les muscles. La marijuana permet aussi de réduire l'anxiété et les risques de dépression, les douleurs de dos ayant parfois aussi une cause psychologique. (source)
Le CBD contre les dommages de l'alcool sur les neurones
Une nouvelle étude menée par le Département des Sciences Pharmaceutiques des Universités du Kentucky et du Maryland, et publiée dans le journal Pharmacology Biochemistry and Behavior, montre que le CBD peut réduire les dommages cérébraux causés par une importante consommation d'alcool sur le long terme.
Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont utilisé du Cannabidiol CBD sur des rats, sous forme de gel transdermique ou d'injection intrapéritonéale. Les deux méthodes d'administration se sont avérées efficaces, et l'application du gel transdermique contenant 5% de CBD a provoqué une réduction de 48.8% de la dégénération des neurones dans le cortex entorhinal.
Les chercheurs concluent que ces résultats démontrent la possibilité d'utiliser du CBD par voie transdermique pour traiter la neurodégénérescence induite par l'alcool. (source)
Des microparticules chargées de cannabinoïdes contre le cancer
De nouvelles études montrent que les cannabinoïdes peuvent être utilisées sous forme de microparticules contre le cancer. Publiée dans le journal PLoS One, ainsi que par le National Institute of Health, la première étude fut réalisée sur des souris atteintes d'une forme de gliome (type de tumeur cérébrale), avec des microparticules chargées de THC et de CBD, permettant leur diffusion lente sur plusieurs jours.
Des administrations locales de ces microparticules tous les 5 jours, ont provoqué la même efficacité de ralentissement de la croissance des tumeurs qu'une administration locale quotidienne d'une quantité égale de cannabinoïdes sous forme de solution, démontrant que les microparticules pourraient être plus efficaces pour combattre les tumeurs que les formes standardisées d'administration (telles que l'ingestion, la vaporisation ou l'inhalation).
Les chercheurs ont prouvé que « les microparticules chargées de cannabinoïdes augmentent l'apoptose et réduisent la prolifération cellulaire des tumeurs, ainsi que leur angiogenèse », et concluent que ces microparticules « pourraient être utilisées comme méthode alternative d'utilisation des cannabinoïdes dans les thérapies anticancer ». (source)
Par ailleurs, une autre étude publiée dans le Journal of Drug Targeting, et financée par le Ministère Espagnol de la Santé et de l'Innovation, ainsi que par l'Université Complutense de Madrid, montre l'efficacité du THC encapsulé dans des microsphères biodégradables, pour inhiber la prolifération cellulaire de différentes lignées de cellules cancéreuses.
Les chercheurs suggèrent que cette méthode serait une alternative appropriée pour l'administration du THC, et regrettent le peu de modes d'administration des cannabinoïdes disponibles à ce jour, malgré leur grand potentiel médical. (source)
Quelques nouvelles du Sativex et de l'Epidiolex
La procédure de mise sur le marché du Sativex en France suit son cours, l'Europe ayant émis en Octobre une recommandation favorable à l'homologation de ce médicament cannabique en France. L'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) doit maintenant définir les détails de sa commercialisation en France, tels que le prix de vente et le taux de remboursement.
La distribution du médicament cannabique Sativex en France sera assurée par Almirall, partenaire de GW Pharmaceuticals sur le marché européen. L'autorisation de mise sur le marché (AMM) est attendue pour le premier trimestre 2014, pour un lancement dans les pharmacies françaises un an plus tard, début 2015. (source)
Par ailleurs, la société GW Parmaceuticals qui produit le Sativex, effectue actuellement des essais cliniques d'un nouveau produit, appelé Epidiolex, prévu pour lutter contre les crises d'épilepsie.
Les principes actifs de l'Epidiolex sont composés de plus de 98% de Cannabidiol CBD, et de traces d'autres cannabinoïdes, mais sans THC. La concentration en CBD de ce médicament sera de 25 mg/ml ou de 100 mg/ml selon la version. Ces essais cliniques, que la FDA (Federal Drug Administration) vient d'autoriser, se feront sur deux groupes de 25 enfants, et seront menées par Orrin Devinsky, de l'Université de Médecine de New York, et par Roberta Cilio, de l'Université de Californie.
L'entreprise pharmaceutique souhaite particulièrement tester l'Epidiolex pour le traitement du syndrome de Dravet, une forme rare et grave d'épilepsie de l'enfant. (source)
Le cannabis protège de la septicémie
Selon une étude publiée par le National Institute of Health, l'activation des récepteurs cannabinoïdes (ce que le cannabis fait naturellement) peut protéger de la septicémie, une grave maladie inflammatoire causée par une réaction violente à des bactéries, qui peut être mortelle.
La recherche sur des souris a montré que l'activation du récepteur de cannabinoïdes 2 (CB2) peut « significativement augmenter le taux de survie et diminuer les taux de cytokines pro-inflammatoires dans le sérum » des individus atteints de septicémie, et concluent que « toutes les données réunies montrent que le récepteur CB2 apporte une protection et constitue une cible thérapeutique contre la septicémie. » (source)
Le THC peut traiter la maladie de Parkinson
Une étude conduite par les chercheurs de la Plymouth University Peninsula Schools of Medicine and Dentistry, et publiée en Octobre dans le Journal of Neurology, Neurosurgery & Psychiatry, ainsi que sur le site du National Institute of Health, montre que le THC peut soigner la maladie de Parkinson.
En utilisant des modèles de culture cellulaire de la maladie de Parkinson, les chercheurs ont démontré le rôle neuroprotecteur du THC via l'action du récepteur PPARy. (source)
Documentaire "Cannabis Médical et son impact sur la santé humaine, 2010 (VO)
Pour d'avantage d'informations sur le sujet, n'hésitez pas à consulter nos précédentes actualités du cannabis médical, du mois d'août 2013.