1ère conférence sur l'utilisation thérapeutique du Cannabis à Figueres (Partie 3 sur 4)

Intervention du Dr Joan Parés - La Fondation Alchimia Solidaria a organisé la 1ere Conférence sur l'utilisation thérapeutique du cannabis à Figueres, qui s'est déroulée le 8 novembre 2016 à la salle "La Cate" avec le soutien de la Fondation ICEERS. Plus de 100 personnes sont venues, sur entrée gratuite, pour écouter le Dr Joan Pares et le Dr José Carlos Bouso, deux membres de l'Observatoire Espagnol du Cannabis Médicinal (OECM).

Transcription de la intervention du Dr. Joan Parés :

Oscar Parés

Nous allons continuer avec Joan, Joan Parés… c’est un médecin à la retraite et depuis 2008 il collabore dans différents projets cannabiques. Il a commencé avec un club dans le quartier de Sants, son quartier d’origine et de là il a commencé à conseiller des Clubs qui appartiennent à la Fédération des Associations Cannabique de Catalogne, la CAT-FAC…

Il participe également activement, tout comme José Carlos, dans l’Observatoire Espagnol de Cannabis Medicinal, et il collabore depuis peu dans le projet de KALAPA Clinic. Joan c’est quand tu veux…

Dr. Joan Parés

Merci beaucoup, bonsoir tout le monde. On m’entend bien? oui? Je suis un débutant dans le monde du cannabis dans le sens du cannabis médicinal. Par contre, depuis que j’ai 20 ans je l’utilise comme substance récréative.

J’ai fait ainsi toute ma carrière de médecin et j’ai fait professionnellement tout cela, sans m’occuper du cannabis médicinal. Je suis spécialiste en appareil respiratoires et je n’avais jamais pensé pouvoir l’utiliser comme médecine. J’avais mes informations et je les appliquais, mais quand je suis entrée en retraite, cela fait maintenant 8 ans, mon fils m’a conseillé de me diriger vers un Club de Cannabis pour obtenir le cannabis que j’aime consommer.

Et c’est là que débute mon expérience avec le cannabis médicinal. Cela commence avec le Club Cannabique La MACA, l’un des premiers, l’un des plus revendicatifs de Barcelone, de Sants, et duquel le président me dit un jour: «Ecoutes, tu es médecin, ici nous avons beaucoup de personnes qui viennent chercher du cannabis pour traiter leurs maladies. Tu pourrais parler avec eux, les aider un peu» Et c’est là que j’ai commencé, à recevoir des personnes dans un petit bureau et parler avec eux.

Quelque temps plus tard, une petite équipe thérapeutique s’est formée à la CAT-FAC. La CAT-FAC est la fédération et nous avons fait une chose plus structuré, qui consistait à donner rendez-vous aux gens qui souhaitaient du cannabis médicinal, qu’ils soient ou non membre du club.

Être avec eux durant une heure pour un entretien et leur donner quelques questionnaires pour récupérer des données, dont je vous parlerais dans un instant.

Cela a duré 2 ans, jusqu’à la fermeture du service thérapeutique et j’ai donc ensuite collaboré avec la KALAPA Clinic, pour recevoir des malades également, avec Alchimia en créant une page web de consultation et avec l’Observatoire Espagnol de Cannabis Médicinal, qui est une entité créée il y a un peu plus d’1 an, à Madrid, et qui est très intéressante car elle regroupe les chercheurs qui s’occupe de ça depuis des années.

Je me sens réellement débutant là-bas, un ignorant complet. Parce que Manuel Guzmán, Cristina,… ce sont tous des chercheurs qui travaillent là-dessus depuis plus de 20 ans… Jose Carlos Bouso également fait ça depuis des années. Je n’arrête pas d’apprendre de nouvelles choses.

Ce que je souhaite expliquer, c’est ce que j’ai appris durant ces 8 ans passés dans ce milieu. La première chose que j’ai apprise, c’est que je ne savais rien, je ne connaissais pas le système endocannabinoide. J’ai appris que tous les animaux et pas seulement les animaux humains, mais tous les animaux possède un système endo (on dit endo car il est à l’intérieur) cannabinoïde. Et nous fabriquons des substances similaires, pratiquement identiques à celles présentes sur la plante.

Les substances que nous fabriquons s’appellent les endocannabinoïdes. Et on en connait déjà 2. L’une s’appelle « anandamina » et l’autre s’appelle « 2-AG ». Et que font ces substances ? A quoi servent-elles ?

Et bien, ces substances modulent d’une certaine façon les systèmes métaboliques des cellules. Avec des mots techniques, ils contribuent à la homéostasies, au bon fonctionnement des cellules, de leur métabolisme. Pour moi tout cela était nouveau. Tout cela a été découvert dans les années 90, ce n’est pas uniquement une nouveauté pour moi, mais pour quasiment toutes les personnes que j’ai reçus durant ces années, qui venait pour chercher du cannabis médicinal. 80% ou même 90% ignorait ce qu’était le système endocannabinoide, qui nous permet de comprendre très bien pourquoi le cannabis fonctionne, car il agît sur un système que nous avons déjà.

Le cannabis peut évidemment venir de la plante c’est ce que nous appelons « fitocannabinoides », et ceux qui viennent de notre corps les « endocannabinoides », et il y en a aussi qui peuvent s’obtenir en laboratoire par synthèse artificielle.

Qui sont les « synthétiques ». On peut en trouver en pharmacie, à certain endroit, il y a le Nabilone, le Dronabinol,… mais ce sont ces 3 sources, elles proposent toutes des molécules qui sont capables d’intervenir dans notre système endocannabinoide. Et notre système endocannabinoide possède des molécules et des récepteurs.

C’est la même chose, pour donner un synonyme, très jolie, comme l’a dit Manuel Guzman, imaginez que dans les cellules il y a un cadenas et les phytocannabinoïdes arrivent et BOUM… ils ouvrent le cadenas, et génèrent une série de réactions qui sont bénéfiques pour la cellule et très bénéfiques en plus.

Tout cela je ne le s’avais pas, ça change tout le schéma mental et tu te dis, « mais qu’est ce qu’il se passe là ? » nous devons beaucoup de ces connaissances au Professeur Raphael Mechoulam, qui est venu il y a peu à Madrid pour nous parler de tout ça. Un chercheur génial, d’Israël, qui entre les années 90 et 93 a découvert toutes ces choses et les a publiés … nous avons appris toutes ces choses, petit à petit.

C’est intéressant également, de savoir que quand nous ingérons des phytocannabinoides, les cannabinoïdes de la plante, nous interférons d’une certaine manière sur la fabrication de cannabinoïdes. C’est-à-dire, le corps est très sage, et c’est de la paresse. S’il a déjà des cannabinoïdes qui viennent de l’extérieur, il en fabriquera moins et pourtant il y aura… cela se passe également avec je sais pas, l’insuline, avec d’autres choses. Si tu administres à une personne en bonne santé de l’insuline en petite doses tous les jours au final son pancréas n’en fabriquera quasiment plus, et il se convertira en une personne qui a besoin d’insuline de l’extérieur.

Donc attention pour les personnes qui utilisent le cannabis, il faut savoir qu’il est bon d’arrêter de temps en temps, de faire des pauses… pour que le système cannabinoïde ne perde pas sa capacité à fonctionner. Ce sont des choses que j’ai appris et que je vous dis ici.

Le cannabis est également une surprise, comme vous l’a bien expliqué Jose Carlos Bouso et je ne fais que vous le rappelez. Il existe une grande variété de plantes, de famille et de sous famille, et de chaque plante, de chaque famille, de chaque sous famille, il y a, à l’intérieur une vraie pharmacie.

Plus de 100 cannabinoïdes comme je vous disais, il y a des terpènes, des flavonoïdes… au total, je disais 400 et lui a dit 800. C’est-à-dire, c’est une vraie usine de substances très variées, avec des effets médicinaux, des effets psychosomatiques.

Les terpènes sont également étudiés, leurs effets, mais le cocktail de tout cela est dans la plante. Et chaque plante est différente. Ceux qui ont déjà goûté les plantes le savent. Certaines relaxent, d’autres stimulent, d’autres permettent de voir plus les couleurs, d’autres font dormir…

Car chacune d’elles possèdent une formule magistrale à son intérieur et de plus, ce qu’il a déjà expliqué, c’est l’importance de l’effet d’accompagnement, qui également a été découvert il y a peu, l’effet d’entourage, l’ensemble de substances qui accompagnent les 2 grands protagonistes que sont le THC et le CBD, cela a une importance. Et, comme il vous l’a déjà bien expliqué, cela peut permettre aux plantes d’être parfois plus efficace que seulement des cannabinoïdes appliquées.

Une autre chose que j’ai appris, et que j’ignorais également, c’est que le cannabis peut avoir une grande quantité de contaminants.

Nous avons eu une anecdote très curieuse. Au début sont apparues les capsules de CBD. Bon sang ! Des capsules de CBD qui viennent de Tchécoslovaquie. Super, fantastique, nous avons du CBD seul, voyons,… il y a eu des études, des analyses, pour rechercher leur provenance. Et bien ces plantes; ou certaines d’entres elles venaient de Chine.

Et que faisaient-ils en chine ? Le cannabis est une plante capable de nettoyer des terrains contaminés par des métaux lourds, par exemple.

Les plantes fixent les métaux lourds, dans les plantes de cannabis qui peuvent se trouver sur le terrain et le nettoie dans ce sens. Des plantes de cannabis ont donc été utilisées pour nettoyer des terrains contaminés par des résidus industriels, qu’il faudrait brûler en incinérateur de résidus spéciaux normalement, et donc tous ces contaminants resterait dans les filtres à fumer de ces incinérateurs, et ces filtres seraient traités de manière spécifique. Tout cela n’a pas été fait, en chîne ils n’ont pas fait tout cela… ils ont simplement pris les plantes et au lieu de les brûler en résidus spéciaux, ils les ont vendus a la Tchécoslovaquie.

Et en Tchécoslovaquie, quelqu’un les a mis en capsules et les a vendus comme CBD médicinal. C’est terrible. Je veux dire, une chose c’est savoir ce que tu prends et que ce que tu prends peut-être bon et l’autre c’est qu’ils t’empoisonnent sans que tu le saches. Les contaminants du cannabis peuvent exister et ils sont nombreux.

Cela peut être de l’arsenic, du plomb, du chrome, du mercure, du cuivre, du cadmium… en plus il peut y avoir des microorganismes plus ou moins pathogène.

La manipulation du cancer. Les plantes de cannabis cultivés avec du compost, ont souvent tendance… le compost a beaucoup de microbes. Les microbes en principes ne sont pas mauvais quand ils viennent de la plante; et une personne en bonne santé peut se défendre face à ces microbes, mais c’est sûr, si la plante est donnée ou si elle est administrée comme médicament à une personne qui a un système immunitaire faible … c’est la catastrophe! Cette personne reçoit donc ces microbes et ils peuvent être réellement mauvais pour elle.

Une autre chose que peuvent avoir les plantes sont des restes d’engrais ou de pesticides. Il y a des engrais et des pesticides qui sont phosphoré, et je me rappelle, que quand j’achetais mon cannabis au marché noir, parfois les joints pétillaient, comme une allumette qui ne s’allume pas correctement, qui fait un bruit bizarre … il faut alors le jeter immédiatement.

La plante a une certaine forme de dérivé de phosphore, et le phosphore est un poison cérébral très puissant. Il faut également savoir cela. C’est pour cela que c’est important, et nous en parlerons ensuite, de savoir d’où vient la plante, d’où vient le produit.

Une autre chose qu’il faut savoir au moment de consommer des teintures, des huiles, des concentrés … tous les contaminants se concentrent également. C’est-à-dire, fumer un pétard avec un peu de Cadmium ou d’une autre chose n’est pas dramatique, mais si tu consommes de l’huile qui est concentré, et bien tu consommeras une plus grande quantité de contaminants et il faut le savoir.

Une autre chose que j’ai appris au cour de mon apprentissage du cannabis, c’est distinguer la fumée de la vapeur. Jose Carlos Bouso en a parlé également. C’est très différent de fumer ou de vaporiser.

Personnellement ça fait longtemps que je vaporise. Il existe des vaporisateurs fantastiques, et ça permet d’éviter tous les problèmes cardio-vasculaires produits par le tabac, de la fumée, du papier, des contaminants.

La combustion du joint est incomplète, et en plus; elle génère de nombreux produits qui ne sont pas adaptés. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais quand de la fumée est dégagé d’un joint, c’est une fumée obscure, plutôt noir. Si vous mettez une flamme au milieu vous verrez comment ça brûle… c’est-à-dire, qu’il y a beaucoup de substances qui ne sont pas correctement brûlé, du papier, du tabac, et qui sont préjudiciables… et avec la vaporisation, tout cela est éliminé.

J’ai également appris cela. C’est pour cela qu’il faut avoir une confiance absolue à la personne qui te fournit, que ce soit la plante ou l’huile, c’est une base, parce que sinon … je me rappelle de l’époque où il n’existait pas les Club , j’allais acheter sur la Plaza Real (Barcelone).

Et à la Plaza Real je devais trouver des personnes, un gars grand et maigre avec une cicatrice impressionnante sur le visage, connu comme « le légionnaire », pas du tout sûr. Comment je pourrais lui demander des garanties sur la culture, sur la qualité… il m’aurait envoyé balader… il me donnait ce qu’il avait et puis c’est tout. Et je disais merci.

Mais maintenant c’est fini, nous savons à présent que tout cela est suivi et il faut le surveiller au maximum, la qualité de la culture, la concentration en cannabinoïdes des différents produits proposés…

Ce n’est pas la même chose d’avoir une plante avec beaucoup de THC et peu de CBD,  ou une autre avec un niveau de CBD très élevé … il faut le savoir. Et au jour d‘aujourd’hui il y a des analyses, rapides et faciles qui peuvent se faire.

Il existe même une ONG appelé « Energy Control », on peut se diriger vers eux et il me semble que la première analyse est gratuite. C’est très important de savoir ce qu’on prend… car si nous ne le savons pas, nous pouvons nous faire piéger.

Une autre chose importante c’est qu’il n’y ait pas de produits toxiques, comme je l’ai dit avant, qu’il n’y ait pas de microbes pathogènes. Les personnes qui consomment du cannabis doivent savoir tout cela.

Qu’est ce qu’une bonne utilisation ? Qu’est ce qu’une mauvaise utilisation ?… qu’est-ce que j’ai appris de ce qu’est une bonne ou une mauvaise utilisation du cannabis ?

Et bien une bonne utilisation du cannabis dépend fondamentalement, et dans un premier temps, de savoir s’il existe de contre-indication pour sa prise… parce que ca existe également une personne qui souffre de tachycardie, d’hyperactivité, une personne atteint de maladie mentale, une personnes prenant de nombreux médicaments.

Il faut penser, je vous l’expliquerais ensuite, que ce sont des personnes de 70 ou de 80 ans qui sont venu, pour des douleurs chroniques, pour demander si le cannabis pouvait les aider. Certaine de ces personnes prenait plus de 10 médicaments différents. Donc, bon, attention, ajouter un nouveau médicament à une personne qui en prend déjà 10, et dont nous ne connaissons pas les interactions la plupart du temps, ce n’est pas recommandable. Il faut le savoir aussi.

Donc s’il n’y a pas de contre indications. Quelles autres contre indications il peut y avoir à part les pathologie ? Et bien évidemment l’âge. Un enfant de 12 ans ne doit pas fumer du cannabis car son cerveau ne s’est pas encore développé et cela pourrait altérer son système cannabinoïde et son développement ne sera pas le même. C’est une autre contre indication.

Le fait d’être malade, le fait d’avoir par exemple une activité mécanique, de conduire des machines lourdes qui demandent des réflexes. Il y a toute une série de contre-indication et il faut les étudier. Chaque personne est un monde différent et c’est pour cela que c’est important qu’une personne qui souhaite entré dans le monde du cannabis fasse une visite avec un thérapeute qui puisse le conseiller dans ce sens.

Une autre chose importante, c’est la qualité, comme je l’ai dit avant. Les substances doivent être de qualité. Et c’est vrai avec toutes les substances, pour n’importe quelle consommation. Même pour le sexe, pour tout.

Il faut toujours prendre en compte la qualité du produit, et les doses. Au début, on parlait seulement des doses, l’important c’est la dose. Nous savons déjà que la différence entre un poison et un remède c’est la dose.

Mais attention, la dose doit être adaptée à chaque situation également. Ce n’est pas la même chose de donner du cannabis à une personne qui pèse 100 kg qu’à une personne qui en pèse 40. Ce n’est pas la même chose d’en donner à une personne de 60 ans qu’à une personne de 20 ans. Tout cela doit être pris en compte.

Une autre chose importante c’est l’environnement, bien évidemment. Le cannabis peut être pris, suivant les circonstances qui entourent la personne, cela peut faire varier les effets, aussi bien pour l’utilisation récréative que ludiques.

Donc, nous parlerons des utilisations récréatives, ludiques... Ici le protagoniste c’est le THC, c’est pour cela que la plupart des Clubs Cannabique ont beaucoup de THC.

Parce qu’il crée une distorsion du temps et de l’espace, il provoque une distorsion des couleurs, des sons, des odeurs, des saveurs et du toucher. Et cela pour une personne qui apprécie c’est fabuleux. Et pour celui qui n’aime pas c’est affreux.

L’autre jour une personne me disait : « Je ne sais pas si je suis à Barcelone ou à Amsterdam…» super, c’est mieux. c’est ce que je veux, être perdu dans le temps », mais en même temps il y a d’autre personne qui le vivent très mal.
Les sensations, les couleurs, le toucher, les caresses, la musique, les concerts… tout cela change avec l’utilisation du cannabis récréatif, si réellement la personne possède une empathie et si c’est une antipathie et bien au contraire … elle vomie, se sent mal et va à l’hôpital.

Une autre chose qu’il produit c’est augmenter la sensation d’ivresse… «la défonce» comme ont dit, et cela aussi c’est une chose qui plait à certaine personne mais pas à d’autre. Tout le monde doit savoir cela s’il veut essayer le cannabis.

Et une autre chose que fait le cannabis c’est faciliter l’introspection quand il est utilisé avec des substances enthéogènes. Les substances enthéogènes provoquent un voyage dans d’autres dimensions qui en général durant la « descente » et bien s’apprécie davantage avec du cannabis. Avec l’Ayahuasca , les Psilocybines, le LSD… avec toutes ces substances, le cannabis se connecte.

Il y a également des religions, des sectes religieuses, qui utilisent cette substance et qui s’accompagne avec du cannabis, comme les sectes du Santo Daime… et à tout cela s’ajoute l’utilisation récréative. Mais ensuite il y a les utilisations médicinales, qui sont différentes.

Durant ces dernières années, ce sont plus 500 personnes à qui nous avons recommandé l’utilisation du cannabis. Ensuite il y en a 120 à qui nous avons dit que non. De ne pas essayer le cannabis parce que ça ne devrait pas leur convenir. Et de ces 500 personnes, quelle maladies y avait-il ?

La plupart des patients, 57% avaient des douleurs chroniques. Les douleurs chroniques sont dues à une arthrose de longue date, a une fibromyalgie, a du diabète avec douleur neuropathique, et a de nombreuses choses de douleur chronique.

On ne parle pas ici de douleur de dents, mais de douleur de longue date … pourquoi ? Parce que nous connaissons les propriétés anti-inflammatoires et antalgiques des cannabinoïdes. Et c’est ce qui s’entend le plus, les douleurs. Et ensuite c’est très efficace pour d’autre chose comme les tremblements et la spacicité.

Pour ce sujet il nous manque l’approbation du Dr. Mariano Garcia de Palau, il possède une grande expérience sur la distribution d’huiles pour les enfants atteint de crises épileptiques, qui ne réagissent pas aux antiépileptiques habituels. Et bien le CBD fonctionne très bien.

Normalement, il faut ajouter également d’autres médicaments anticonvulsifs, mais cela a facilité la vie d’enfants qui avaient parfois 30 crises par jours (je ne le savais pas cela non plus. Il y a des bébés qui naissent et après 2 jours ils commencent à convulsionner et ils peuvent avoir de 30 à 40 crises par jours)et ces enfants ont une ou deux, ou même plus du tout de crises avec le cannabis. C’est clair, c’est fantastique...

Ensuite, que ce cannabis puisse causer des problèmes dans leur  développement nerveux, nous en parlerons plus tard, mais pour le moment l’enfant va bien, il sourie, il a faim, et il mange… des choses qu’il ne faisait pas avant.

C’est l’exception pour donner du cannabis à des enfants… les épilepsies réfractaires aux traitements habituels. Il y a aussi des maladies ou des symptômes comme par exemple ceux qui se produisent quand quelqu’un subit une chimiothérapie… les nausées et les vomissements.

Dans ce sens j’ai eu une expérience très proche, d’une personne de ma famille et je peux dire que oui, cela fonctionne. Et littéralement, les vomissements, les nausées diminuent on passe de : « c’est que je ne veux pas manger, quand je le fais j’ai l’impression de manger du plastique, » à : « Je ressens le goût de la fraise, je trouve le goût des choses… cela change tout.

La qualité de vie dont parlait avant Jose Carlos, des personnes qui prennent du cannabis… ça augmente la qualité de vie. Les personnes qui reçoivent une chimiothérapie, je vous assure qu’elles passent par des moments difficiles, et pas seulement pour la saveur de la nourriture, mais également pour les angoisses, la peur, le manque de sommeil, etc et le cannabis est réellement un coach back merveilleux, dans la plupart des cas, pas toujours.

Et il y a d’autres maladies, celles que nous appelons auto-immunes, qui profite également du cannabis. La sclérose, la sclérodermie, le lupus, d’autres maladies… pourquoi ? parce qu’on a découvert que notre système endocannabinoide où il y a de nombreux récepteurs, est également dans le système immunitaire, cela ne doit donc pas nous étonner.

Et bien dans les utilisations médicinales, la science médicinal a dérivé, toujours plus, vers une science plus exacte… qui mesure beaucoup, qui analyse… aujourd’hui, personnes ne fait de visites médicales sans qu’il n’y ait des analyses pour 20 ou 30 paramètres. La pharmacologie mesure également beaucoup les doses qui sont donnés… ce sont des utilisations médicinales.

C’est-à-dire, quand les personnes prennent du cannabis et ont besoin de mesurer les milligrammes absorbés, pour moi c’est une utilisation médicinale, alors qu’une personne qui fume un joint pour se sentir mieux, pour se relaxer, nous dirons que ce n’est pas si médicale, mais plutôt de « maintenance ». Pour moi il y a 3 utilisateurs de cannabis: l’utilisateur récréatif, celui qui veut faire la fête, celui qui veut danser, celui qui veut écouter de la musique et qui prend du plaisir à manger après avoir fumé son pétard.

Ensuite il y a l’utilisation de maintenance. C’est à dire, qu’il y a de nombreuses personnes qui fument des joints avant d’aller dormir. Parce que ça leur fait du bien, pour se relaxer, ou parce qu’ils ont eu une réunion stressante, et en sortant de la réunion, et bien un petit pétard leur fait du bien…

Et c’est quoi ça ? Médical ou récréatif ? Et bien ni l’un ni l’autre. J’appelle cela une utilisation de « maintenance ». Pour ne pas être en conflit. Parfois en entrant dans une réunion tu te dis : « Je vais me fâcher avec tout le monde ici. Je fume un pétard et au final je ne ma fâche avec personnes. »

Cela je ne sais pas si vous l’avez vu, mais il y a des études très intéressantes en Angleterre. Les hooligans de football deviennent hyper agressifs avec de l’alcool, mais au contraire si vous leur donnez du cannabis, ils prennent beaucoup moins d’alcool et ne deviennent pas agressifs. C’est étrange non ? Et c’est marrant en même temps.

Pour atteindre le bien-être finalement : « Oh que je suis bien ! » et c’est une chose bien comprises par les fumeurs de cannabis. C’est qu’après un pétard, je suis bien, et je ne cherche pas l’effet « fiesta » ni un effet extraordinaire.

Je recherche simplement à me sentir normal, entre parenthèse, ma normalité… le mot thérapeutique est très jolie parce qu’il vient du grec, et cela fait référence à l’art de prendre soin.

Le thérapeutique était considéré comme la personne, ou la technique, qui permettait d’accompagner, de faciliter le chemin de quelqu'un qui le souhaitait. Pour le thérapeute, c’est sa tâche.

Je dis donc que la bonne utilisation du cannabis est toujours thérapeutique. Même si c’est récréatif, ou de maintenance, ou médicale… cela accompagne et aide. La bonne utilisation demande évidemment les conditions mentionnées avant.

Qu’il n’y ait pas de contre-indication, la qualité du produit, la dose ingéré et l’environnement accompagnant la consommation. Si c’est réalisé ainsi, le cannabis sera toujours thérapeutique, il accompagne toujours.

Bizarrement, nous les médecins avons la tendance à nous approprié les mots nobles et tous les médecins s’appellent docteurs et nous sommes tous contents. Nous n’avons pourtant pas fait le doctorat, mais ils nous appellent docteur et ça nous plait… et bien allons-y, docteurs.

Mais également avec le cannabis médicinal et thérapeutique, nous disons également : médicinal et thérapeutique. ça peut être thérapeutique, mais ce n’est pas forcément médicinal.

Pour autant, l’amplitude du concept thérapeutique va beaucoup plus loin que le médicinal, et j’aimerais beaucoup que le cannabis thérapeutique soit approuvé, même si les juges ne le comprendront absolument pas pourquoi, je veux dire qu’ils l’approuvent complètement. Mais en général ils se limitent au médicinal. Je le répète, cela apporte du bien-être et c’est très important.

Les formes d’utilisations sont nombreuses et variées, je suis par exemple favorable à la vaporisation. Je l’ai découverte il y a 2 ans… Je fumais des pétards et un jour j’ai eu une pneumonie. Le jour où j’ai eu la pneumonie j’ai arrêté de fumer et j’ai commencé la vaporisation.

Et avec le vaporisateur je n’ai eu aucun problème, ni toues, rien de rien… ça fait 2 ans que je suis avec mon vaporisateur et je n’ai eu aucun problème. Après ça dépend bien évidemment des symptômes à traiter…. des antécédents pathologiques de la personne comme j’ai dit avant, de l’expérience qu’elle a ou non avec le cannabis. Ce n’est pas la même chose de commencer avec une personne de 60 ans qui essaie le cannabis, qu’avec une autre de 20 ans. De l’âge, du poids corporel, de la médication, de la situation socio professionnelle … ce n’est pas la même chose.

Et ensuite, les précautions sont : essayer de ne pas fumer, pour éviter les problèmes cardiovasculaires comme nous l’avons déjà dit, et si la personne n’est pas experte en cannabis médicinal, s’il vous plait aller voir un thérapeute. Ce n’est pas nécessaire d’être médecin, au moins un thérapeute . Une personne qui puisse conseiller correctement, qui connaisse ce que nous avons dit avant et qui puisse aider. Parce qu’il faut varier, comme le disais Jose Carlos, les doses doivent varier.

Ce n’est pas possible de donner une dose et allons y, chaque jour la même chose, non ! cela dépend de l’évolution de la personne, s’il est possible d’augmenter ou diminuer un cannabinoïde, il faut faire attention, et une attention externe.

Il n’est pas possible de le faire soit même. Et l’addiction, finalement pour terminer, l’addiction est une maladie. Bon ce n’est pas si vieux, mais à présent, les addictions sont des maladies. Et je suis complètement contre cela. Avoir des addictions, les bonnes addictions… sont très bénéfiques si elles ne font pas de mal.

Et en plus, je recommande d’en avoir plusieurs, pas seulement une seule. Le problème c’est d’en avoir qu’une seule. Et l’addiction, pourquoi, qu’est-ce que l’addiction ? Faites attention le mot dit tout. L’addiction c’est la force qui t’unit à quelque chose. Et c’est aussi réel que la force de la gravité.

La force de l’addiction, je le répète, ce n’est pas mauvais d’avoir des addictions. C’est un exercice de liberté personnelle, et la liberté est faite pour être appliqué, pas pour être rangé dans un tiroir. Je peux donc, avec ma liberté, choisir les addictions que je souhaite avoir. Et je souhaite être informé au maximum sur les addictions que j’ai choisi et ça c’est le contraire de la prohibition.

Quand une addiction est prohibée, il faut rompre cette prohibition et rechercher la culture, rechercher la connaissance. La vie dans ce monde est complètement impensable et insupportable sans addictions, seul les morts n’ont pas d’addiction… tous les êtres vivants ont des addictions.

Bon, merci…

Rappelez-vous que nous sommes accros à certains types d’aliment. Cela est vrai. J’adore le chocolat par exemple, d’autre adore le pain, et d’autre le sucre,… nous sommes accrocs à la musique, nous sommes accrocs au travail, nous sommes accrocs au sexe, au voiture, à l’argent et également à certains sentiments, comme peuvent l’être les émotions, la vanité, l’amour.

Ce sont toutes des addictions qui affectent les êtres vivants… c’est autre chose de mal gérer ces addictions, ça c’est sûr. Si nous savons que nous ne pouvons pas gérer les addictions, nous pouvons tomber dans la compulsion, nous pouvons avoir des problèmes.

Mais si nous savons gérer nos addictions, non !… C’est un peu comme une voiture. La voiture n’est pas dangereuse, le danger c’est le conducteur. Le conducteur, par ignorance ou imprudence, peut faire des barbaries. Mais la personne qui sait conduire une voiture, il en profite. Et cela permet d’aller loin, de voyager à l’air libre, c’est fantastique.

Et bien avec les drogues c’est la même chose. Si nous avons les connaissances, si nous savons de quoi il s’agit, que ça nous donne du bien-être, l’envie de vivre, et c’est ce qui est important.

Et celui qui dit qu’il n’est accroc à rien, et bien c’est un menteur, ou un hypocrite ou un ignorant ou un mort vivant… c’est à peu prêt tout.

J’ai fini.

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