1ère conférence sur l'utilisation thérapeutique du Cannabis à Figueres (Partie 2 sur 4)

Intervention du Dr José Carlos Bouso - La Fondation Alchimia Solidaria a organisé la 1ere Conférence sur l'utilisation thérapeutique du cannabis à Figueres, qui s'est déroulée le 8 novembre 2016 à la salle "La Cate" avec le soutien de la Fondation ICEERS. Plus de 100 personnes sont venues, sur entrée gratuite, pour écouter le Dr Joan Pares et le Dr José Carlos Bouso, deux membres de l'Observatoire Espagnol du Cannabis Médicinal (OECM).

Transcription de la intervention du Dr. José Carlos Bouso :

Oscar Parés

Jose Carlos c’est quand tu veux…

Dr. José Carlos Bouso

Merci beaucoup Oscar, et merci également à David et à Ramon de la Fondation Alchimia.

Ça fait plusieurs années, la vérité c’est que la relation a été merveilleuse, c’est grâce à eux que nous avons pu commencer la première étude en Espagne avec la Fondation ICEERS, par rapport à ce qui arrive aux personnes ou aux patients qui utilisent le cannabis.

La plupart des études sont cliniques, réalisés en laboratoires, dans des conditions très artificielles. Et nous et bien, nous envisageons de faire une étude plus naturaliste comme nous disons en science, c'est-à-dire, plus de connaissances sur la réalité, de la réalité des patients, par rapport à leur qualité de vie. C’est l’une des choses qui m’intéresse le plus.

En médecine, nous sommes souvent très préoccupés par les symptômes ou par les maladies, mais une partie très importante de la maladie est la qualité de vie des patients. Et à ce niveau le cannabis s’il fait quelque chose d’intéressant et il fait de nombreuses choses intéressantes, mais de mon point de vue, ce qu’il fait de mieux c’est amélioré la qualité de vie de nombreux patients.

Nous avons pu commencer cette étude grâce à la Fondation Alchimia, puis nous avons reçu le soutien de la Fondation Canna par la suite et également de certains autres collectifs, mais grâce à eux il a été possible d’avoir la première impulsion, et à d’autres initiatives que nous avons demandé également, et qui ont toujours gentiment accepter de nous aider.

Je me sens aussi en famille ici avec … Oscar je le connais depuis de nombreuses années, avant de travailler ensemble et avec Joan nous collaborons dans l’Observatoire Espagnol de Cannabis Médicinal, donc je peux dire que ma famille catalane, ou au moins une partie, ce sont eux, même s’ils n’ont pas réussi à ce que mes discours soient en catalan… mais, je vais faire des progrès et peut-être que pour la prochaine, je pourrais le faire.

C’est impossible de remplacer Mariano Garcia de Palau, car les connaissances qu’il possède, sont incomparables, ce n’est pas pour minoriser nos connaissances, mais en sait vraiment beaucoup sur beaucoup de choses. Mais bon, entre Joan et moi nous essayerons de faire ce que nous pouvons et nous le ferons avec dignité…

Oscar m’a donné une série de sujets, qui chacun pris à part pourrait donner des journées de conférences ou plus, mais je vais essayer de synthétiser et d’essayer de transmettre le plus important. Nous commencerons par repasser les connaissances actuelles.

Ce que disent les publications scientifiques en relation avec le cannabis médicinal.que nous écoutons, nous entendrons différentes vertus pour le cannabis, presque miraculeuses ou au contraire des préjudices quasiment démoniaques. En médecine il n’existe aucun de ces deux extrêmes, et le cannabis, comme n’importe quelle autre médecine se trouve entre les deux.

Le cannabis n’est pas la panacée, il n’est pas utile pour tout le monde, il n’est pas efficace avec toutes les maladies. Il en soigne peut, mais est capable de réduire de nombreux symptômes pour un grand nombre de maladies, et c’est déjà une première chose que nous savons, mais je suppose que Joan approfondira ce sujet.

Ce n’est pas une substance qui sert pour soigner absolument tout, mais il est utile pour un certain nombre de choses. Et depuis longtemps, il existe de nombreuses études scientifiques, même si nous entendons souvent qu’il n’y a pas assez d’études et qu’à cause de cela il n’est pas possible de commencer, ou de promouvoir des initiatives par rapport à sa prescription ou à sa libération en pharmacies.

D’ailleurs, les présentations et la plupart des diapositives sont en anglais, mais ne vous inquiétez pas, elles me servent surtout comme guide pour ma conférence. Une première révision de toutes les études qui ont été fait de 2005 jusqu’à 2009 pour un total de 37 études cliniques. De ces études cliniques réalisées dans des hôpitaux avec différents groupes de maladies : douleurs neuropathiques, douleurs expérimentales, sclérose en plaque, VIH et SIDA, glaucome… et de 2010 à 2014 , avec 32 autres études. C'est-à-dire que durant les 10 dernières années, plus de 5000 patients ont participé d’une manière ou d’une autre à ces essais cliniques réalisés dans différentes parties du monde.

C'est-à-dire, qu’il existe un niveau de preuves suffisantes pour commencer à prendre des décisions en relation avec les bénéfices que peuvent avoir le cannabis. Et la plupart de ces études ont des résultats positifs. Par exemple pour les spasticités, sur les 2 études durant lesquelles ont été traités des patients, celle ou il y a eu 12 patients par exemple, et bien seulement 3 ont eu des effets négatifs face aux 10 autres qui ont eu des effets positifs. Pour les nausées, le plus étudié, comme conséquence des médicaments à cycle statique, des médicaments anticancéreux, et bien une étude a également trouvé un essai clinique avec une réponse positive sur 40 patients pour 1 seule réponse négative.

Nous pourrions continuer comme cela, maladie après maladie, je souhaitais simplement donner quelques exemples pour démontrer que le niveau de preuves que nous avons, ou d’amélioration, que nous retrouvons avec l’utilisation de produits dérivés du cannabis prouvant leur d’efficacité est plus important que ceux avec les médicaments.

J’ai ici une page web, pour les personnes qui souhaitent accéder à toutes les études scientifiques publiées depuis ce jour, il y a plus de 100 études. Quand on met toutes ces études ensembles, et il s’agit d’analyses statistiques sophistiqués, il y a un ensemble modéré de preuves comme on dit. C'est-à-dire, ce ne sont pas des preuves suffisamment solides, mais plutôt modéré, qui valide l’utilisation du cannabis pour le traitement des douleurs chroniques, et des spasticités et un niveau moins important de preuves pour d’autre type de symptômes, comme pour les nausées ou les vomissements dû à la chimiothérapie, ou la perte de poids, ou les problèmes de sommeil.

C’est pour parler en termes purement statistiques. Quand la révision de toutes ces études se fait d’un point de vue clinique, c'est-à-dire, sans prendre en compte uniquement les chiffres, mais en se focalisant sur le niveau d’améliorations ressenti par les patients, les preuves deviennent très nombreuses.

Pourquoi je dis ça ? Parce qu’on entend souvent que les preuves ne sont pas suffisantes, comme nous l’avons expliqué avant, et c’est vrai en partie, mais c’est également vrai que quand nous parlons des niveaux d’efficacité pour les études cliniques nous nous référons aux cannabinoïdes, pourquoi ? Car la majorité des études cliniques qui sont faites ne se font pas avec la plante. Elles se font avec des produits isolés qui, comme nous le verrons par la suite, ne fonctionnent pas aussi bien que la plante dans son ensemble, car la plante possède différents cannabinoïdes qui comme nous le disons coopèrent entre eux, pour produire un effet plus bénéfique et ils coopèrent également pour réduire les effets secondaires.

Dans tous les cas, comme je le disais avant, ce n’est peut-être pas non plus le plus intéressant au niveau de l’efficacité en relation avec les symptômes car c’est peut-être plus intéressant le niveau d’efficacité en relation avec la qualité de vie.

Une autre chose qui n’est pas montré dans les études cliniques, mais ça c’est quelque chose que nous retrouvons avec l’étude que nous dirigeons en ce moment et c’est quelque chose qui a été vu dans d’autres études, c’est que même s’il n’y a pas le même niveau d’efficacité que ce qui est exigé avec les médicaments, il est possible de réduire les effets secondaires d’autres médicaments, et cela de mon point de vue, c’est un autre des principaux bénéfice que possède le cannabis. D’ailleurs, de nombreux patients qui utilisent du cannabis pour raison médicale, ne trouve peut-être pas dans le cannabis le soulagement complet qu’ils souhaiteraient trouver, mais ils utilisent également beaucoup moins de médicaments qui ont d’autres effets secondaires par rapport aux personnes qui n’en utilisent pas.

Par rapport aux effets secondaires, parce qu’on peut se demander également si le cannabis possède des effets secondaires à long terme, pour les personnes qui utilisent du cannabis pour des raisons médicales.

J’ai ici des études récemment publiées effectuées sur des utilisateurs récréatifs, et non thérapeutiques, sur lesquelles on peut voir que la seule différence entre les utilisateurs de longue date, de 20 ans de consommation, et ceux qui ne consommait pas, sont certains problèmes buccaux.

Des problèmes venant du fait de fumer, et qu’y peuvent être évités simplement en vaporisant ou en utilisant d’autres voies d’administration.

Comme je le dis, la plupart des effets secondaires trouvés dans ses études avec les cannabinoïdes sont justement dut à cela, dans quel but ont été utilisé les cannabinoïdes, toute la plante n’a pas été utilisée.

Et quand ce sont des cannabinoïdes isolés qui sont utilisés, comme peut l’être le THC pure, ou les analogues synthétiques du THC, Ils ont un profil de tolérance, ils sont moins tolérés que la plante. Pour ce phénomène que j’expliquais avant, c’est également très fréquent dans les thérapies à base de plantes. Normalement les plantes ont une série de principes actifs qui sont les thérapeutiques, Mais ils ont également une autre série de principes actifs qui ne sont pas thérapeutiques et qui en plus peuvent produire des effets secondaires.

C’est pour cela que les médecins en général, préfèrent utiliser des produits isolés, des produits pures, qui soient particulièrement clair au moment d'arriver à destination. Dans le cas de la plante de cannabis cette règle est rompue d’une certaine façon, mais c’est qu’en plus la plante de cannabis enfreint de nombreuses autres règles, comme nous l’expliquerons également par la suite.

Et cette règle qu’elle rompt justement c’est que les composants présents, ce qu’ils font c’est coopérer pour offrir un effet thérapeutique plus important en réduisant les effets négatifs.

Bon c’est sûr il y a peu d’études également, sur les effets secondaires à long terme, et les seules études qu’il y a sont sur le Sativex, qui est le seul produit pharmaceutique au jour d’aujourd’hui qui contient les principes actifs et qui s’utilise, comme le disait Oscar, pour des raisons très particulières, surtout pour la sclérose en plaque et d’autres formes de maladies comme utilisation compassionnelle.

Et les données qui existent aujourd’hui, que ce soit au Royaume-Unis, en Allemagne ou en Espagne, ce qu’ils disent pour le long terme c’est que ce sont des médicaments bien tolérés, et que donc si le Sativex est un médicament relativement bien toléré, il n’y a pas de raisons pour penser que la plante ne le soit pas…

Je pense que la majorité d’entre vous savent déjà, que la plante de cannabis possède différents composants. On dit que la plante de cannabis est une vraie usine de produits chimiques. Elle produit plus de 800 composants différents, parmi lesquels approximativement plus de 100 ou 105 (on en découvre chaque jour de nouveaux), sont spécifiquement des cannabinoïdes. Et au jour d’aujourd’hui, sur les humains, seul le THC et le CBD sont relativement bien décrits.

Pour ceux qui connaissent un peu plus la Pharmacologie, c’est une des particularités du cannabis, le cannabis est un médicament qui doit spécialement s’ajuster aux besoins du patients, parce que les mêmes doses ne produisent pas toujours les mêmes effets… c’est un graphique, par exemple les niveaux de THC dans le sang, en différentes doses, et ce qui plais aux pharmacologues s’est trouver ce qui s’appel, une réponse doses dépendante, qui proportionne la réponse physiologique avec l’augmentation de la dose.

Le cannabis casse d’une certaine façon cette règle, et c’est pour cela qu’il faut ajuster la médication. Par exemple dans les travaux de rendement psychomoteur, qui sont des tâches en relation avec la capacité de conduire une voiture par exemple, ou de réaliser des activités complètes, la courbe n’est pas proportionnelle en fonction des effets. Par exemple, même avec des doses moyennes, le rendement psychomoteur s’améliore au lieu de diminuer et c’est seulement avec de fortes doses que cela empire. Et c’est vraiment à des doses très élevés que ça commence à diminuer…

Par exemple, pour d’autres effets, comme par exemple avoir la bouche sèche, la sensation d’effet du cannabis, c’est l’un des graphiques que l’on voit ici, la ligne n’est pas non plus toute droite, elle fait en quelque sorte une espèce de montagne russe. Cela signifie qu’en fonction de la dose il y aura différentes réponses, même la sensation d’être sous l’effet du cannabis. Des doses de 60ml produisent par exemple moins d’effets psychoactif que des doses de 18ml ou 15ml.

Ce sont des aspects à prendre en compte et que les patients doivent prendre en considération et les médecins doivent savoir au moment de réaliser un médicament personnalisé, car il y a effectivement certains médicaments qui ont besoin d’un médicament personnalisé, c’est le cannabis… C’est peut être la pression artériel pour laquelle on trouve le plus régulièrement cette courbe de doses de réponse.

Une autre chose intéressante, qui a été publié dernièrement c’est que si le cannabis n’est pas exposé à la chaleur, Il possède une plus grande viabilité que s’il est chauffé. Cela veut dire que davantage de THC est absorbé, l’effet thérapeutique est donc plus efficace si le cannabis n’est pas chauffé. Cela signifie, comme nous le verrons par la suite, que si le cannabis est vaporisé plutôt que fumé, il y aura un meilleur rendement.

Par exemple, ce sont des graphiques, comparant un vaporisateur à différentes températures avec une cigarette, ou avec un joint, et bien ce que l’on peut voir c’est que le joint extrait une plus grande quantité de tous les produits contenant de la fumée, la vaporisation extrait plus de cannabinoïdes et extrait moins de produits qui ne sont pas des cannabinoïdes.

Et qui d’une certaine façon, n’influe pas sur l’effet thérapeutique, c’est pour cela que bon, c’est l’une des raisons pour laquelle les patients ou les personnes qui utilisent du cannabis le fument, il faudrait pourtant penser à la vaporisation.

D’abord car cela évite les risques dérivés de la combustion et ensuite parce qu’on profite ainsi  beaucoup plus du matériel utilisé.

J’ai aussi apporté… comme fait curieux, des études publiés il y a de nombreuses années… parce qu’en plus d’être pharmacologue je suis également psychologue, et je ne peux pas éviter d’essayer de transmettre toujours quelques effets psychologiques intéressant.

Par exemple, quand on donne du cannabis à fumer à des personnes et qu’elles doivent parler en groupe, plus on augmente les doses, plus la quantité du discours diminue. C'est-à-dire que les personnes parlent de moins en moins lors de conversations ou dans des situations sociales, plus la dose augmente… et il y a également une différence importante entre les hommes et les femmes.

On ne le voit pas ici, c’est un article que j’ai du scanner et au final ca ne rend pas bien, mais sur la seconde partie du graphique, quand des hommes et des femmes fument dans un contexte social, les femmes apportent d’avantage de soutien positif.

C'est-à-dire, qu’elle encourage plus la conversation que les hommes et elles utilisent plus le langage non corporelle que les hommes quand ils sont sous l’effet du cannabis. Et c’est une étude, un effet curieux également, j’expliquerais plus tard un peu pourquoi…

Également dans ces études pendant lesquelles on donne à consommer du cannabis dans un contexte social, quand les gens sont sous l’effet du cannabis, si le chercheur leur apprend qu’il y a une urgence et qu’il faut coopérer pour pouvoir résoudre le problème ou bien l’urgence qu’on leur a assigné, c’est comme si tout d’un coup l’effet du cannabis disparaissait et qu’ils puissent être capable de se concentrer sur le problème. Ce sont des effets psychologiques qui semblent n’avoir aucune importance, j’expliquerais un peu plus en détail par la suite… quelle importance ou comment cela se traduit en clinique.

Bon c’est plus Mariano qui parlera plus du CBD… J’ai récupéré quelques diapositives de dernière minute, pour pouvoir aborder un peu le sujet également.

Pour commencer, le THC et le CBD agissent dans des secteurs différents du cerveau, ce qui nous indique déjà que ses effets sont différents, tant au niveau psychologique qu’au niveau médicinal.

Je ne suis pas excessivement enthousiaste avec le CBD, qui est tant à la mode. Le CBD est un des composants médicaux du cannabis, mais aujourd’hui, le THC reste le principal composé médicinal. Le côté intéressant du CBD c’est qu’il permet de neutraliser les effets psychologiques du THC ce qui est intéressant pour les personnes qui ne tolèrent pas bien le THC, qui n’arrivent pas a se contrôler sous l’effet du cannabis ou qui se sentent intoxiqué, ou qui ne sont pas aussi efficace pour les tâches quotidienne, cela permet de réduire la sensation. De mon point de vue, le CBD possède 4 applications importantes.

La 1er est pour le traitement de la psychose. La psychose est une maladie chronique, difficile à traiter, et ce que l’on a pu voir c’est que le CBD possède, dans les études qui ont été faite, des effets aussi efficaces que les antipsychotiques, sans avoir les effets secondaires qu’ils possèdent. Qu’est-ce-que cela signifie ? Que les personnes qui ont des psychoses seront peut-être plus affecter par le traitement, c'est-à-dire, qu’elles abandonneront moins les traitements qu’avec les traitements classiques.

L’autre condition psychologique c’est qu’il se comporte comme un excellent anxiolytique. Nous disons que l’anxiété est la base de toutes les maladies… toutes. Mentales et médicales. Toutes les personnes qui ont une maladie médicale, le fait d’avoir cette maladie, cela peut produit de l’anxiété.

La possibilité d’obtenir un médicament avec un profil d’effets secondaires pratiquement inexistant et très efficace, cela signifie que nous pouvons utiliser ce médicament pour traiter une quantité très différentes de conditions aussi bien médicales que psychologiques... L’une des études dans lesquelles le CBD est le plus efficace est pour le traitement de l’anxiété généralisée.

Je vais vite car j’ai déjà épuisé tout le temps qui m’était alloué et je n’ai pas encore fait la moitié. Mais bon c’est toujours comme ça… Ce sont des études durant lesquelles on a administré du THC ou du CBD isolé comme placebo, on voit qu’à chaque fois la sensation d’intoxication du THC est très forte. Le CBD se différencie à peine du placebo. Cela signifie que le niveau d’intoxication du CBD ne produit pas d’effets psychologiques.

Comme je le disais également juste avant, au sujet de l’anxiété, alors que le THC peut-être fortement anxiogène, le CBD est fortement anxiolytique, la même chose pour les troubles intellectuels. Une chose intéressante que je souhaitais rajouter : Le CBD devient populaire pour son effet neutralisant l’effet du THC. Mais cela dépend de la dose administrée.

Si le CBD est absorbé avant le THC, il sera alors capable de neutraliser l’effet psychologique, mais s’il est administré en même temps, l’effet psychoactif persiste.

Par rapport aux mythes, il existe une infinité de graphiques sur internet, qui liste les maladies pour lesquelles les cannabinoïdes peuvent fonctionner,… au jour d‘aujourd’hui, c’est une chimère, cela est basé sur des recherches de laboratoires et sur des cellules de culture plutôt que des essaies cliniques.

Ce que nous pouvons dire avec certitude c’est que le cannabis est efficace pour les maladies que j’ai énuméré avant, mais il n’est pas aussi versatile que ce qu’il semble être… et également pour certain effets secondaire. Comme effets secondaires physiques : il produit de la fatigue, des vertiges, de la tachycardie, une sécheresse buccale… les consommateurs développent une tolérance a de nombreux effets secondaires également, cela veut dire que les personnes qui maintiennent leur consommation ressentent moins les effets secondaires.

Une chose également intéressante : il n’y a pas de tolérance aux effets médicinaux. La tolérance est le besoin d’augmenter la dose pour obtenir le même effet… Que se passe-t-il ? Souvent, surtout quand nous parlons de médicament non-régulés, comme le cannabis, les patients ont tendance a compare, ils identifient l’effet bénéfique thérapeutique pour leurs conditions médicales avec l’effet psychologique qu’ils ressentent.

Mais le cannabis n’a pas besoin… il n’est pas toujours nécessaire de sentir l’effet psychoactif pour qu’il y ait un effet médical. Qu’est-ce que cela signifie ? Nous sur-dosons en pensant que pour que cela produise un effet bénéfique au niveau physiologique, nous devons également sentir l’effet. Cela ne se passe pas toujours, ce n’est pas obligatoire, dans la majorité des maladies augmenter les doses, même si cela est nécessaire d’augmenter les doses pour obtenir l’effet psychologique, il ne se passe pas la même chose avec les effets médicinaux.

Et pour terminer, au niveau international, qui sera le dernier point que j’aborderais … la régulation.

En Espagne le cannabis est seulement autorisé pour des utilisations thérapeutiques scientifiques et des études, la législation internationale permet également le développement de programmes de cannabis médicinal.

Les Nations Unis, qui est l’organisme qui régule ces questions, a mis les bases, les normes qui devraient être suivi par les pays, pour qu’il puissent avoir ces programmes de cannabis médicinal.

La législation espagnole le permet également, parce que pour que puissent commencer des programmes médicinaux avec des plantes, l’une des obligations est que la plante possède une histoire d’utilisation médicinal en Espagne. Et en Espagne, nous savons que jusqu’aux années 40 et 50, il y avait des dizaines, des centaines de produits différents composé de cannabis et qui pouvait s’acheter en pharmacies.

Le cannabis a donc suffisamment montré son utilisation médicinale, d’utilisation traditionnelle en Espagne et ses ventes en pharmacies le démontrent.

Et par rapport à la réalité internationale, même si en Espagne il n’y a pas encore de programmes similaires sur l’utilisation médicinale d’implanté, aux Etats Unis il y a déjà 25 états dans lesquels ce type de programme existe, et dans lesquelles il y a plus d’1 millions de personnes inscrites. En Israël également il y a plus de 25 000 personnes, au Canada il y en a plus de 45 000.

Il y a d’autres pays dans lesquels ont été commencés des programmes de régulation de cannabis médicinal, comme au Chili, en Colombie, en Macédoine, en Uruguay ou au Canada.

Il y en a encore d’autres sur le point de commencer. En Espagne il s’agit donc simplement d’une volonté politique pour que ces programmes commencent. De plus, ces programmes qui s’instaurent, ne sont pas seulement nécessaires car le cannabis est une médecine pouvant profiter à de nombreuses personnes, mais plutôt parce qu’il a été vu que quand il y a des programmes de cannabis médicinal, les patients en font une utilisation plus rationnelle de ce cannabis que quand il n’y a pas de régulation spécifique.

D’ailleurs, la moyenne de la consommation en Hollande, qui a été le 1er pays à instaurer ces programmes de cannabis médicinal, est à 0,68 grammes. C'est-à-dire que cela n’arrive pas à 1gramme par jour et par personne, alors que dans le reste de l’Union Européenne, la moyenne est de plus ou moins 3 grammes.

Ce n’est pas parce que les patients hollandais sont spécialement stoïques, cela a plus à voir avec la façon dont est régulé et comment les patients peuvent avoir l’information sur ce qu’ils utilisent et sur si son utilisation qui est légitime ce qui provoque une utilisation plus rationnelle.

Et enfin, nous allons laisser un grand nombre de choses de côté, mais je vous invite le 16 et 17 décembre à un congrès organisé avec la Fondation, également sponsorisé par la Fondation Alchimia, uniquement pour les personnes qui utilisent du cannabis.

Pour que puisse s’instaurer un dialogue avec les personnes malades qui utilisent du cannabis et les professionnelles de la santé, et pas un congrès durant lequel les experts parlent de manière unidirectionnelle au non-experts, mais avec cette fois un point de convivialité.

Et pour ma part ce sera tout. Désolé de mette étendu plus que la normal, je laisse la parole…

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