Actualités du cannabis médical, Août 2013
Liste de contenue
76% des médecins en faveur du cannabis médical
Un sondage à grande échelle a été réalisé auprès de 1446 médecins, originaires de 72 pays différents, par la revue médicale New England Journal of Medecine, au sujet du cannabis médical.
Il s'agissait de considérer le cas d'une patiente de 68 ans, Marilyn, souffrant d'un cancer du sein avec métastase, qui souhaite traiter ses douleurs et nausées avec de l'herbe, cultivée par sa famille.
La question posée aux médecins était de savoir s'ils auraient prescrit à cette femme de la marijuana thérapeutique, afin de l'aider à soulager ses symptômes.
Les résultats furent surprenants, avec 76% des docteurs en faveur de l'utilisation de cannabis médical! Nous pouvons remarquer que bien que les deux tiers des votants soient américains, les médecins en Europe paraissent également très ouverts au cannabis thérapeutique, avec ici 78% de réponses favorables à son utilisation.
Des experts scientifiques participaient au débat, pour présenter et défendre les différents points de vue et arguments. Les médecins en faveur du cannabis médical, se sont souvent concentrés sur leur responsabilité de soulager la douleur de la patiente. Une question récurrente dans le débat, fut de savoir si la marijuana doit être prescrite uniquement par les médecins, ou bien si celle ci doit être légalisée, permettant ainsi aux patients de décider par eux mêmes de l'utiliser ou pas.
Pour résumer, la majorité des médecins recommanderait l'usage du cannabis médical pour certaines circonstances. De nombreuses voix ont appelé à d'avantage de recherche médicale sur la marijuana, afin de pouvoir appuyer le débat de connaissances plus solides. (Source = New England Journal of Medecine)
Le dossier du Sativex déposé en France
Suite au décret du mois de Juin autorisant les demandes de mise sur le marché de médicaments à base de cannabis en France, l'entreprise GW Pharmaceuticals vient d'annoncer son dépôt de dossier sous l'application de la Reconnaissance Mutuelle pour le Marché Intérieur (RMMI), afin d'obtenir l'expansion de l'autorisation de mise sur le marché du Sativex en France, pour le traitement de la Sclérose en Plaques (SEP).
Le Sativex est en effet déjà autorisé pour le traitement de la SEP dans 21 pays, incluant plusieurs pays européens tels que l'Allemagne, l'Angleterre, l'Espagne, le Danemark, la Suède, la Norvège, et depuis peu de temps, l'Italie.
Dans le cadre des échanges de marchandises dans l'Union Européenne, la reconnaissance mutuelle est le principe selon lequel un produit légalement commercialisé dans un Etat membre, et qui n'est pas soumis à une harmonisation au niveau de l'Union, doit pouvoir être commercialisé dans n'importe quel autre Etat membre, même lorsqu'il ne satisfait pas totalement aux règles techniques de l'Etat membre de destination.
L'Etat membre de destination, peut toutefois refuser la commercialisation d'un produit dans sa forme actuelle, à condition qu'il puisse démontrer que cette mesure est destinée à protéger la sécurité publique, la santé ou l'environnement, ainsi que prouver que sa mesure est la moins restrictive pour les échanges. Mais il est ici très peu probable que la France refuse la commercialisation du Sativex.
La société pharmaceutique Almirall, basée en Espagne, est chargée de la distribution du Sativex en Europe (hors Royaume- Uni), en tant que partenaire exclusif de GW-Pharmaceuticals.
En plus du traitement de la SEP, le Sativex termine actuellement ses essais cliniques en tant que traitement de la douleur pour les patients souffrant d'un cancer avancé. D'autres études sont en cours, comme par exemple pour le traitement du diabète de type 2, et pour la colite ulcéreuse. (Source = GW Pharmaceuticals)
Par ailleurs, vous pouvez retrouver d'intéressants témoignages d'utilisateurs de cannabis médical en France, sur le site web du journal Le Monde qui les a recueilli.
Le CBD diminue l'envie de fumer du tabac
Des chercheurs de l'University College de Londres, ont mené une étude en double aveugle pour mesurer l'effet du cannabinoïde Cannabidiol (CBD) par rapport à un placebo, chez 24 fumeurs de tabac ayant envie d'arrêter la cigarette.
Selon les résultats publiés dans le journal Addictive Behaviors, l'inhalation de CBD a considérablement réduit l'envie de fumer du tabac, avec 40% de cigarettes fumées en moins, alors que le placebo n'a eu aucun effet sur le nombre de cigarettes. Il s'agit de la première étude qui démontre l'impact du CBD sur la fumée de cigarette, et celle ci suggère que le CBD pourrait être un traitement potentiel de l'addiction à la nicotine, qui mérite d'avantage d'investigations. (Source = Science Direct)
Il est intéressant de constater que le cannabinoïde CBD, dont les propriétés anti-cancer sont reconnues par la communauté scientifique, pourrait aider à ne plus fumer de cigarettes, fortement cancérigènes. Qu'attendez vous pour remplacer vos cigarettes de tabac, par une bonne variété de cannabis riche en CBD?
Le cannabis lutte contre la dégénérescence cérébrale
Une nouvelle étude, menée à l'Institut de Psychiatrie Moléculaire de l'Université de Bonn, en Allemagne, a montré que le cannabis déclenche une décharge d'antioxydants dans le cerveau, qui se traduit par la suppression de cellules endommagées, et par une amélioration de l'efficacité des mitochondries, qui sont les sources d'énergie des cellule. L'étude montre que les processus neuro-inflammatoires contribuant à la progression du vieillissement normal du cerveau, et à la pathogénie de maladies neuro-dégénératives, seraient supprimés par les cannabinoïdes.
Ces résultats prouvent que l'application des cannabinoïdes peut être immense. Cette découverte nous montre que les cannabinoïdes de la marijuana auraient littéralement la capacité d'éliminer l'inflammation du cerveau, responsable du déclin cognitif, de problèmes neuronaux, et de la dégénérescence cérébrale.
Grâce aux cannabinoïdes, les patients deviendraient capables de surmonter des maladies telles que celle d'Alzheimer, de Parkinson, de Huntington, et d'avantage, tout en protégeant le cerveau d'un vieillissement prématuré.
Gery Wenck, professeur de neuroscience, d'immunologie et de génétique médicale à l'Université d'Etat de l'Ohio, a mené certaines des recherches de cette étude. Il dit être très encouragé par ces résultats et par le développement potentiel de solutions à base de cannabinoïdes, et déclare "Cela fait plus de 25 ans que j'essayais de trouver un médicament qui réduit l'inflammation au cerveau et restaure les fonctions cognitives chez les rats ; les cannabinoïdes sont les premiers et la seule classe de médicaments à être autant efficaces. Je crois que la perception au sujet de cette plante est en train de changer, et qu'à l'avenir la population sera moins craintive." (Source = Royal Society Publishing)
Cette étude vient s'ajouter aux conclusions d'une autre étude récente, conduite cette fois par des chercheurs de l'Institut Roskamp en Floride, et publiée dans le journal Molecular and Cellular Neuroscience, qui montre que le cannabis peut ralentir les effets de la maladie d'Alzheimer, et qu'il serait même capable de la stopper totalement. D'après cette étude, les cannabinoïdes empêcheraient la production excessive et l'accumulation de protéines Bêta-amyloïdes, responsables de la maladie d'Alzheimer. (Source = Science Direct)
Le cannabis n'endommage pas le cerveau des ados, contrairement à l'alcool
Une étude menée par les chercheurs de l'Université de Californie, et publiée dans le journal Alcoholism: Clinical & Experimental Research, montre que même un usage intensif de cannabis chez les adolescents de 16 à 20 ans, pendant une longue période, n'avait absolument aucun effet négatif sur le cerveau de l'individu.
L'étude montre que d'un autre côté, la consommation d'alcool réduit la quantité générale de matière cérébrale, ce qui provoque une baisse de la mémoire, de l'attention, et de la prise de décision.
Publicité américaine pour le cannabis... A quand la même chose en France?
Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont scanné le cerveau de 92 individus entre 16 et 20 ans, avant et après une période de 18 mois. Durant cette période, la moitié des adolescents ont consommé du cannabis et de l'alcool dans des proportions variables, alors que l'autre moitié s'est abstenue ou limitée au strict minimum.
Les chercheurs ont noté que les jeunes qui avaient consommé cinq verres d'alcool au moins deux fois par semaine, montraient une réduction de la santé du tissu cérébral. D'un autre coté, l'usage du cannabis, quelle que soit la quantité, n'a été associé à aucun changement de santé du tissu cérébral. (Source = Alcoholism: Clinical & Experimental Research)
D'autres recherches sont nécessaires, mais cette étude très prometteuse est en réel contraste avec la croyance des prohibitionnistes, dont l'un des arguments favoris de diabolisation du cannabis est de répéter qu'il endommage le cerveau, surtout chez les jeunes.
Par ailleurs, une autre étude réalisée en Irlande par le National Advisory Committee on Drugs and Alcohol, montre que la consommation de cannabis est plus élevée chez les individus de meilleure éducation, ainsi que chez ceux qui ont fait de longues études.
Selon cette étude, l'usage du cannabis est au plus faible parmi la population ayant quitté l'école avant l'âge de 15 ans, alors qu'elle est la plus élevée parmi ceux qui poursuivent leurs études après 20 ans. L'étude montre que ceux qui poursuivent leur éducation après le lycée, auront d'avantage tendance à consommer du cannabis. (Source = Independant.ie)
Cette étude, qui est la plus complète sur le sujet réalisée en Irlande, est ici aussi en totale opposition avec les prohibitionnistes, qui soutiennent à tort que la consommation de cannabis rend paresseux et démotivé, ce qui pousserait les jeunes à arrêter leurs études!
Quelques nouvelles cannabiques supplémentaires:
Voici quelques actualités supplémentaires, notamment au sujet du THC. Récemment le cannabinoïde CBD (Cannabidiol) a fait beaucoup parler de lui dans le monde du cannabis médical, mais il ne faut pas oublier que le THC, le principal cannabinoïde que l'on retrouve dans la plante de marijuana, possède également de très puissantes propriétés thérapeutiques, dont certaines viennent d'être découvertes récemment:
- Le THC évite l'inflammation de l'estomac provoquée par les médicaments anti-inflammatoire non stéroïdiens: cette famille de médicament est très utilisée dans le monde entier pour soulager la douleur, mais peut provoquer une inflammation de l'estomac, qui peut être très dangereuse pour la santé. Des chercheurs de l'Université de West Virginia, Morgaton, aux USA, ont mené une expérience sur des souris, avec le médicament Diclofenac. Ils concluent que le THC, à des doses insuffisantes pour produire les effets habituels de ce cannabinoïde, protège de l'inflammation gastrique causée par ce médicament. (Source = National Institutes of Health)
Le cannabis n'est pas que pour les Hippies
- Le THC est efficace contre l'apnée du sommeil: une étude menée par le Département de Médecine de l'Université de l'Illinois, montre que le cannabis est un bon traitement pour soigner l'apnée du sommeil, qui se caractérise par un fort ralentissement de la respiration, pouvant aller jusqu'à s'arrêter totalement, durant la phase de sommeil ou de réveil. Même à très faible dose, le THC a permis de réduire fortement les effets négatifs de l'apnée du sommeil, sans provoquer aucun effet secondaire indésirable. (Source = National Institutes of Health)
- Le THC pourrait empêcher les rejets d'organes transplantés: une nouvelle étude publiée dans le Journal of Neuroimmune Pharmacology, a montré que ce cannabinoïde bien connu, peut potentiellement empêcher les rejets de transplantation d'organes. Plus la dose de THC est élevé, et meilleures seront les chances à l'organe de ne pas être rejeté. Il ne s'agit cependant pas ici d'une grande nouveauté, les effets des cannabinoïdes sur la réponse immunitaire étant étudiés depuis les années 1970. (Source = Neuroimmune Pharmacology)
- Le THC assure une protection contre les attaques cardiaques: une étude récente publiée dans le journal Biochemical Pharmacology, montre que de minuscules doses de THC peuvent protéger le c'ur d'une attaque, ainsi que réduire les dommages cardiovasculaires liés à une attaque. Pour découvrir cela, les chercheurs ont administrés des doses extrêmement faibles de THC (0.002 mg/ Kg), soit environ 10 000 fois moins de THC que dans un joint moyen. Malgré ce dosage, les chercheurs ont trouvé que le THC est efficace pour protéger d'une attaque lorsqu'il est administré 24 à 48h avant celle ci, et qu'il peut aider à soulager les symptômes d'une attaque, lorsqu'il est administré après celle-ci. (Source = National Institutes of Health)
- Le THC pourrait soigner le cancer de l'estomac: une nouvelle étude menée par le Collège de Médecine de l'Université Catholique de Corée, et publiée dans le journal Anticancer Research, montre que le THC est peut être l'un des meilleurs traitements possibles contre le cancer de l'estomac, surtout lorsque la médecine traditionnelle est inefficace. Les chercheurs ont utilisé des cellules cancéreuses résistantes à la chimiothérapie, et les ont exposées à une forme de THC synthétique, ce qui a provoqué une réduction drastique de la survie de ces cellules. Plus la dose de THC était élevée, et plus les cellules cancéreuses étaient détruites. (Source = Anticancer Research)
- Des cannabinoïdes pour soigner le cancer de la peau: une nouvelle étude, menée par l'Institut Métropolitain de Santé Publique de Tokyo, et publiée dans la revue Journal of Pharmacy and Pharmacology, a montré que des cannabinoïdes peuvent réduire un cancer de la peau de 90%, sur une période de 20 semaines. Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont utilisé des cannabinoïdes synthétiques sur des souris atteintes d'un cancer de la peau, et ont montré que les cannabinoïdes ont un effet très positif sur ce cancer, et qu'ils bloquent son développement. Ils concluent que ces cannabinoïdes synthétiques pourraient être utilisés à l'avenir en chémoprévention. (Source = Journal of Pharmacy and Pharmacology)
Ces résultats nous rappellent ceux obtenus par Rick Simpson et son huile de cannabis, utilisée notamment contre le cancer de la peau. Il s'agit dans ce cas de cannabinoïdes naturels, extraits de la plante de cannabis, dont l'efficacité pourrait être encore bien supérieure à celle des cannabinoïdes de synthèse.
Pour d'avantage d'informations sur le sujet, n'hésitez pas à consulter nos précédentes actualités du cannabis médical, de Mai 2013.