Le cannabis médical en Israël
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Israël et le cannabis
Depuis toujours, Israël est un pays au sein duquel la recherche et le développement sur le cannabis n'ont jamais été gênés par le gouvernement (ou tout du moins, dans une moindre mesure par rapport à de nombreux autres pays). En effet, dès les années 60, le professeur Raphael Mechoulam et son équipe ont réalisé d'importantes avancées dans ce domaine ; en 1963, Mechoulam et Yuval Shvo ont isolé et établit la structure du Cannabidiol CBD. Une année plus tard, Mechoulam et Yehiel Gaoni ont réussi à isoler le THC (TétraHydroCannabinol) pour la première fois.
L'étude qui suivra sur la découverte et le rôle du système endocannabinoide dans les années 90, est due en grande partie également au professeur Mechoulam, qui a reçu les années suivantes plusieurs récompenses nationales et internationales en remerciement de ses travaux.
En 1992, Israël a approuvé pour la première fois l'utilisation du cannabis médical pour un patient souffrant de crises d'asthme sévères. Des années plus tard, en 2007, le ministre de la Santé israélien à mis en place un programme de cannabis médical qui bénéficie aujourd'hui à près de 20 000 patients, et qui devrait atteindre 30 000 en 2016.
Aujourd'hui, Israël s'est convertie en l'un des laboratoires d'études les plus importants de notre bien aimée plante. Un laboratoire au sein duquel des scientifiques du monde entier voyagent afin de connaître les dernières avancées à ce sujet, aussi bien pour la culture du cannabis en conditions extrêmes (la plupart des zones de ce petit pays ont des conditions climatiques désertiques, dans lesquelles la culture est compliquée) que pour le cannabis médical, secteur pour lequel Israël est devenu une référence mondiale.
Même si les politiques de drogues mises en place dans ce pays sont, depuis toujours, sévères, il est également vrai qu'Israël ne partage ni la tumultueuse relation vécue entre les États-Unis et le cannabis, ni le stéréotype négatif souvent associé aux consommateurs de marijuana. Bien au contraire, le droit pour les patients de recevoir ce médicament naturel qui soulage de la meilleure façon possible leurs douleurs a toujours été bien compris.
Cultures de cannabis médicinal en Israël
Contrairement à la plupart des autres pays, quand le débat sur le cannabis médical a commencé à montrer des preuves claires de l'efficacité de cette plante pour soulager les douleurs, Israël a rapidement débuté la distribution de licences pour la culture et l'étude du cannabis. Cela a favorisé l'apparition de différentes entreprises dédiées à ce sujet.
L'une des entreprises israéliennes les plus importantes et les plus axées sur la culture et les études du cannabis médicinal est Tikun Olam, une expression signifiant « en soignant le monde » en hébreux. Entreprise pionnière dans la recherche et le développement des propriétés médicinales du cannabis, elle exerce depuis 2007 avec une licence du Ministre de la Santé Israélien. Parmi leurs activités, ils cultivent la variété Eran Almog (l'une des variétés possédant le taux de THC le plus élevé au monde, selon eux) ou encore la Refael et la Avidekel, deux génétiques qui ne contient presque pas de THC mais une concentration élevé de CBD.
L'entreprise MECHKAR soutenue par le gouvernement depuis sa création en 2008 est un autre exemple. Ce qui a d'abord commencé comme un petit programme d'étude avec 1 800 patients en 2008, s'est converti en une entreprise possédant 8 granges et fournissant près de 12 000 personnes nécessitant du cannabis pour améliorer leur vie, en plus d'être l'un des berceaux des recherches sur le cannabis. (source: Alternet.org)
En 2014, il a été estimé que l'industrie du cannabis en Israël générait près de 40 millions de dollars annuels. Un chiffre qui, si nous en croyons les prévisions sur le nombre de patients, devrait encore augmenter ces prochaines années.
Applications du Cannabis médicinal en Israël
Les données regroupées par les chercheurs israéliens durant les dernières années constituent une ressource précieuse pour la communauté scientifique et médicale mondiale. C'est pour cela que différentes entreprises étrangères, comme l'entreprise canadienne MedReleaf, ont réalisé des projets en collaboration avec les principaux laboratoires israéliens (Tikun Olam dans ce cas), comme par exemple l'introduction et la culture de variétés de cannabis non psychoactives mais possédant un haut niveau de CBD, un puissant anti-inflammatoire.
Les docteurs israéliens utilisent le cannabis pour traiter des maladies telles que Parkinson, la sclérose en plaques, la maladie de Crohn, le carcinome basocellulaire (un type de cancer de la peau), l'épilepsie, le psoriasis, les douleurs sur des patients atteint de cancer et sur les personnes âgées, le traitement du syndrome de stress post traumatique sur des vétérans militaires, et de nombreuses autres encore. Les doses se trouvent sous différentes formes, en biscuits, en bonbons, en chocolats, en huile, ou directement sous forme de fleurs de cannabis.
Comme nous avons pu le commenter, cette expérience permet à Israël de se situer à la tête de la recherche sur le cannabis, distribuant des conseils aux experts et gouvernements du monde entier. Récemment, l'ambassadrice israélienne en Uruguay, Nina Ben-Ami, a par exemple conclu un accord de coopération avec le secrétaire général du Conseil National sur les Drogues en Uruguay, Milton Romani. Une avancée importante pour ce pays, l'Uruguay, leader sur le débat de la légalisation du cannabis récréatif.
Légalité du cannabis en Israël
Historiquement, Israël a toujours maintenu une position prohibitionniste au sujet du cannabis, le classant parmi les drogues illégales et dangereuses. Malgré cela, à partir de la moitié des années 90, un groupe d'activistes, de scientifiques et de politiques ont commencé ce qui est connu aujourd'hui comme le plus grand et le plus avancé des programmes de cannabis médical au monde. Un programme qui, même s'il n'est pas aussi ouvert que ce qui se peut se faire dans différents endroits des États-Unis, a peut être plus de chances de perdurer, précisément grâce à sa rigueur.
Durant ce début d'année 2015, le débat sur la légalisation du cannabis récréatif est également devenu public en Israël. Récemment, le journaliste et membre du parti politique Jewish Home, Yinon Magal, a admit publiquement être un consommateur de cannabis et a plaidé pour sa légalisation sur tous les plans, mettant la légalisation en relation directe avec les libertés individuelles. Des idées partagées par les plus de 1000 manifestants de la Cannabis March qui se sont réunis au printemps dernier sur la Place Rabin, à Tel Aviv.
Juste avant cela, la cause pour la légalisation avait reçu un accueil plus qu'inespéré : Yohanan Danino, le chef de la police israélienne, avait dit publiquement qu'aussi bien la police que le gouvernement devrait « s'asseoir et réexaminer leur position sur le cannabis ». Selon lui, la demande mondiale qui existe de la part des milliers de consommateurs rend évident le besoin d'une profonde réflexion, et probablement, d'un changement de politique sur les drogues vers une légalisation totale du cannabis. Ce ne sont que quelques exemples de personnalités israéliennes qui sortent du placard cannabique, en soutenant la cause de la légalisation globale et en avançant un peu plus vers la normalisation de l'usage de cette plante.
Enfin, à la fin du mois de juillet 2015 le ministre de la santé israélien Yakov Litzman a décidé de faciliter d'avantage l'accès des patients au cannabis thérapeutique. Tout d'abord, le nombre de médecins pouvant prescrire celui-ci sera augmenté. Mais la principale nouveauté est que le cannabis sera désormais disponible en pharmacie, afin de réduire les délais d'attente et de livraison du précieux médicament au patient qui en a besoin. (source: The Jerusalem Post)
Voici donc un bel exemple à suivre pour le reste du monde, et notamment par tous les couards politiques n'ayant aucune forme d'estime ou de compassion pour tous les malades qui pourraient bénéficier des nombreuses propriétés thérapeutiques de la plante de cannabis.