Température et humidité durant la culture du cannabis
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Qu'est ce que le déficit de pression de vapeur ?
Souvent, les cultivateurs de cannabis qui cultivent en armoire de culture ou en salle, avec un éclairage artificiel, prennent en compte des paramètres comme la température et l'humidité relative pour favoriser la croissance et la floraison des plantes et ainsi obtenir une récolte abondante de fleurs de la meilleure qualité possible. Comme nous le verrons par la suite, ces facteurs affectent différents processus de la plante, comme la transpiration ou l'assimilation des nutriments.
Cependant, certains facteurs importants sont souvent oubliés, des facteurs en relation avec ce que nous avons commenté : le déficit de pression de vapeur ou DPV. Pour faire simple et ne pas rentrer dans des explications trop compliquées, le DPV est la différence entre la quantité de vapeur d'eau qui peut être retenue dans l'atmosphère (qui dépend de la température) et la quantité de vapeur d'eau contenue dans cette dernière à un moment donné (l'humidité relative). En général elle se mesure en Kilopascales (kPa).
Soumettre les plante à une relation appropriée entre températures et humidité relative permet de maintenir des paramètres de DPV corrects, ce qui se traduit par une augmentation considérable de l'activité des plantes, elles se développeront avec davantage de vigueur en croissance et montreront tout leur potentiel durant la phase de floraison. L'idéal sera d'ajuster ces différents paramètres (température et humidité) pour obtenir la meilleure valeur de DPV possible, pour un développement des plantes explosif.
Relation entre température et humidité dans la culture de cannabis
Dans le tableau précédent vous pouvez consulter les valeurs adéquates de températures et d'humidité pour obtenir le maximum en croissance et en floraison de vos plantes de cannabis. La zone verte montre les valeurs optimales de DPV, dans laquelle il serait idéal de rester. La zone orange montre des valeurs correctes, avec lesquelles les plantes ne devraient pas avoir de problème pour se développer normalement. Enfin, les zones rouges montrent des valeurs avec lesquelles les plantes seront loin de montrer tout leur potentiel étant donnée la relation entre température et humidité ambiante inadéquate.
Avec des valeurs relativement élevées de DPV (entre 5 et 12 approximativement) les plantes ont tendance à ouvrir leurs stomates et à libérer une quantité considérable de vapeur d'eau ambiante (elles augmentent leur transpiration). Cette transpiration plus importante se traduit par une augmentation de l'activité de la photosynthèse , la plante aura besoin davantage de nutriments et augmentera son rendement général, aussi bien au niveau de la croissance végétative que pour le développement des fleurs. L'intervalle idéal se trouve entre 7.5 et 10.5, il est en vert sur le tableau. Il faut cependant prendre en compte que le DPV ne doit pas être trop élevé (zone rouge obscure), les plantes fermeraient alors leurs stomates pour éviter d'évaporer trop d'eau dans l'atmosphère, ce qui se traduit par une rapide désydratation à cause de la transpiration excessive.
Dans le cas contraire, si le DPV est trop bas (Zone rouge clair), les plantes fermeront également leur stomates pour ne pas libérer davantage d'eau dans l'atmosphère, qui dans ce cas serait quasiment saturée, c'est-à-dire, elle aura atteint la capacité maximale de rétention d'eau à une température concrète. Ainsi, en réduisant la transpiration, la photosynthèse diminue également, ce qui se répercute directement sur le développement et le rendement de la plante.
On se rend ainsi compte que le DPV est très important au moment d'offrir les meilleures conditions possibles de développement pour les plantes, mais également pour mieux comprendre leurs besoins hydriques et la relation avec les engrais pour le cannabis, il est alors possible pour le cultivateur de mieux ajuster la nutrition en fonction des besoins de la plante. Nous avons également vu que la meilleure façon de maintenir des valeurs correctes de DPV est d'influer directement sur la température et/ou l'humidité de l'espace de culture, ce pourquoi il existe un grand nombre d'options, comme nous allons le voir.
Comment calculer le DPV durant une culture de cannabis
Pour calculer le déficit de pression de vapeur dans notre espace de culture il suffit de connaître la température et l'humidité relative à l'intérieur et connaître les valeurs de pression de vapeur saturée (SVP) pour une température donnée, tel que présenté dans le tableau suivant.
Tableau des valeurs de pression de vapeur saturée
Pour calculer le DPV nous utiliserons la formule suivante :
DPV = ((100 ? RH)/100)*SVP
Prenons un exemple : imaginons que ayons une salle de culture de 28ºC avec une humidité relative de 75%. Si nous consultons le tableau de valeur de SVP, nous verrons qu'à 28ºC ce sont 3779 Pa qui correspondent. Nous appliquons la formule:
DPV = ((100-75)/100)*3779 donc DPV = 0,25*3779 = 945 pascales = 9.45 hectopascals
En prenant en compte que les valeurs du tableau sont données en hectopascals, cela nous donne un résultat de 9.45 hPa, une valeur située dans la zone verte du graphique, parfait pour le développement des plantes. Si nous retenons le SVP nous connaîtrons avec la valeur obtenue le déficit de saturation, c'est-à-dire, la quantité d'eau qui manque dans l'atmosphère pour commencer à produire de la rosée.
Des niveaux faibles de DPV combinés avec une humidité relative importante (Zone rouge clair) peuvent produire des carences en nutriments, un phénomène de guttation, diverses maladies ou encore une croissance faible. D'un autre côté une valeur élevée de DPV combinée avec une humidité relative faible (zone rouge obscure) peuvent provoquer un flétrissement de la plante et des feuilles, une croissance ralentie et des feuilles sèches.
Comment contrôler la température et l'humidité dans une culture intérieure
Si vous consultez la section de culture d'intérieur de notre Blog vous connaissez déjà la plupart des systèmes pour contrôler le climat dans une culture d'intérieur. Nous allons cependant faire un rapide récapitulatif de comment monter une culture d'intérieur.
Les équipements d'illumination utilisés en intérieur (en général des lampes de vapeur de sodium) émettent beaucoup de chaleur, c'est pour cela qu'un extracteur d'air est indispensable pour réguler le climat correctement. Grâce à lui nous pourrons expulser la chaleur émise par l'ampoule et l'humidité produite par les plantes, mais aussi faire entrer de l'air neuf et frais dans la culture. Les extracteurs d'air les plus avancés possèdent un contrôleur de température ou d'humidité (ou les 2) qui s'allument ou s'éteignent en fonction des valeurs prédéfinies par l'utilisateur. Bien sûr il existe également des contrôleurs de climat indépendant sur lesquels nous pouvons connecter tout type de dispositif nous permettant de réguler la température et l'humidité relative à l'intérieur de l'espace de culture.
Nous pouvons ainsi connecter un humidificateur d'air pour augmenter l'humidité relative, ou un ventilateur si nous souhaitons la faire descendre. Avec les contrôleurs de climat nous pourrons également modifier la rapidité de l'extracteur et l'ajuster pour expulser la quantité de chaleur et d'humidité nécessaire. Si la température est trop haute nous pouvons utiliser des ampoules moins puissantes ou des équipements LED phytoled, augmenter l'extraction et la ventilation ou bien utiliser une climatisation.
Au contraire, si nous devons augmenter la température, nous pouvons incorporer au montage un dispositif chauffant comme les tubes chauffants pour serre ou les couvertures thermiques. Diminuer la ventilation et l'extraction sera utile également, même s'il faudra alors être vigilant sur le niveau d'humidité. En définitive les contrôleurs de climat nous permettent de fixer des valeurs de température et d'humidité qui conditionnera le fonctionnement de tous les appareils que nous connecterons, ce qui représente une grande aide pour le cultivateur.
Les déshumidificateurs comme c'est le cas du déshumidificateur Drybox, diminuent l'humidité ambiante alors qu'ils dégagent de la chaleur, ce qui peut être utile dans certains cas, lors de culture dans des endroits trop humides et froids, comme par exemple dans les caves. Nous pouvons également opter pour un apport de Co2, même s'il faut le réserver pour les cultivateurs les plus avancés et possédant une culture complètement optimisée. Comme nous pouvons le voir il existe de nombreuses options sur le marché pour satisfaire tous les besoins et obtenir le climat ideal pour nos plantes, ce qui se répercute directement sur le rendement et bien entendu sur la production et la qualité des fleurs.
A bientôt !