Combattre les pucerons dans la culture de cannabis
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Qu'est ce que le Puceron ?
Les pucerons sont des parasites aphidoides formant une sous-famille au sein des insectes hémiptères. De la même façon que de nombreux autres insectes, ils peuvent représenter un parasite sérieux pour de nombreuses espèces végétales dont ils se nourrissent, en plus d'être un insecte vecteur de différents virus et maladies. Il s'agit de petits insectes de différentes couleurs (en général jaune, noir ou vert) d'une taille de 1 à 3mm. Son corps a une forme ovoïdale et les 3 parties le composant (tête, thorax et abdomen) ne sont pas identifiables. Ils peuvent posséder des ailes (aptères) ou bien deux paires de petites ailes membranaires et transparentes. Sur la partie finale de l'abdomen ils disposent de deux petits appendices qui leur servent à sécréter des substances répulsives qui les protègent des prédateurs naturels.
Ils se trouvent généralement sur le dessous des feuilles et sur les troncs, formant de grandes colonies de dizaines (ou de centaines) d'individus. Ils développent une relation symbiotique avec d'autres insectes comme les fourmis ou les abeilles. Les pucerons sécrètent par l'anus une substance sucrée, semblable à de la mélasse, dont s'alimentent les fourmis, qui de leur côté protègent en retour les pucerons des prédateurs. Il se passe le même phénomène avec les abeilles qui incorporent cette mélasse dans le miel qu'elles produisent.
Reproduction du puceron
Les pucerons peuvent avoir besoin d'une seule plante pour compléter leur cycle biologique, appelé alors cycle monoïque, il est possible cependant qu'ils aient besoin de deux plantes différentes, il s'agira alors d'un cycle dioïque. Ils peuvent également se reproduire avec des 'ufs (reproduction sexuelle, intervention de femelles et de mâles, ces derniers seront plus petits) ou de façons asexuées (parthénogenèse). Leur reproduction est curieuse, effectivement, au fur et à mesure qu'avancent les générations et en fonction des facteurs environnementaux la descendance prendra différentes formes, offrant ainsi un énorme degré de polymorphisme. La métamorphose effectuée par les nymphes pour atteindre l'âge adulte est minime, les larves et les adultes proposeront donc de grandes similitudes, la différence sera bien entendu au niveau de la taille.
Le cycle de reproduction des pucerons est rapide, ce parasite pourra donc se convertir rapidement en un problème sérieux. En extérieur, les 'ufs passent généralement l'hiver en latence jusqu'à l'apparition de conditions climatiques propices à leur éclosion. Bien entendu, durant les cultures en intérieur ils se reproduiront de façon ininterrompue, ce qui peut avoir de graves conséquences si le parasite n'est pas contrôlé à temps. Les pucerons peuvent rester sur la même plante colonisée du moment que les conditions sont favorables, si cela n'est plus le cas les femelles seront capables de produire une descendance ailée qui migrera jusqu'à une autre plante.
Symptômes et dommages causés par le puceron
Les pucerons s'alimentent grâce à un filament buccal piqueur-suceur qui perce le tissu végétal et suce la sève de la plante. Comme nous l'avons commenté, en plus du dommage causé sur la plante à cause de son rôle de plante nourricière, il faut également rajouter le risque de contagion de virus ou de maladies. Le tissu de la plante n'étant pas déchiré lors de l'alimentation, il est très difficile d'observer des indices de la présence du parasite, en effet ils ne laissent aucune marque sur les feuilles comme le font d'autres insectes.
En général, le premier symptôme observable est justement la présence des pucerons sur les plantes, ils sont en effet facilement visibles d'un simple coup d'il. Nous pouvons également voir certaines feuilles jaunir, se froisser et se sécher, mais également l'apparition de dépôt en forme de mélasse qui peuvent attirer différentes maladies et champignons comme la Fumagine que nous pouvons traiter avec de oxychlorure de cuivre. À l'inverse d'autres insectes, les pucerons préfèrent les parties tendres de la plante pour s'alimenter, elles pourront alors être collantes. La présence de fourmis noires (Asus Niger) peut également être le symptôme de la présence de pucerons sur la plante, effectivement elles s'alimentent de la mélasse sécrétée par les pucerons, en les protégeant de la même façon que le fait un berger avec son troupeau.
Le puceron est donc, comme la mouche blanche ou d'autres insectes, un parasite capable d'anéantir une culture à cause de sa facilité de reproduction et pour son déplacement, mais grâce également à sa capacité de transmettre des virus et des maladies. Ils préfère des climats chauds et la sécheresse environnementale, le printemps et l'été seront donc ses saisons de reproduction naturelle. L'excès de fertilisant peut également augmenter le risque d'apparition des pucerons.
Prévention et contrôle du puceron
Comme toujours, nous aimerions insister sur l'importance de la prévention au moment d'affronter n'importe quel parasite pouvant affecter nos plantes, spécialement si nous avons une armoire de culture, qui est un habitat idéal pour la reproduction d'un grand nombre de parasites. Maintenir notre jardin propre, en retirant les mauvaises herbes et les restes végétaux en décomposition est une bonne façon de commencer la prévention. Nous pouvons opter pour l'association bénéfique de plantes, en cultivant du chèvrefeuille, du lupin, des digitales, des orties, des soucis, ou de l'armoise - entre autres - à proximité des plantes sensibles aux pucerons, comme les rosiers, les hortensias, les tulipes ou les différentes variétés de cannabis. Pulvériser régulièrement des insecticides naturels comme du savon potassique, de l'huile de neem ou des pyréthrines, comme l'Expelex, aide à maintenir éloignées les possibles attaques d'insectes et de champignons. Au niveau de la lutte biologique, comme méthode de prévention nous pourrons utiliser le parasite Aphidius Colemani, une petite guêpe de 3-4 mm qui s'alimente principalement de pucerons ; mais également les célèbres coccinelles (Adalia Bipunctata), ou encore les chrysopes (Chrysopa Carnea).
Si nous avons déjà une petite population de pucerons sur nos plantes, nous pouvons opter pour des remèdes naturels et biologiques (que nous recommandons toujours) ou bien pour l'utilisation d'insecticides chimiques, mais qui sont hélas beaucoup plus nuisibles pour la santé et l'environnement. Même si les pucerons ont un grand nombre de prédateurs naturels, il est relativement difficile de contrôler un parasite en utilisant simplement ces prédateurs ; nous devrons probablement recourir à d'autres traitements comme des pulvérisations de roténone, de farine d'orties ou d'ail, mais également des insecticides « fait maison » à base de tabac (la nicotine est un puissant poison utilisé dans un grand nombre d'insecticides). Si le parasite se trouve seulement sur certaines jeunes pousses, nous pouvons retirer les parties affectées et continuer la prévention habituelle contre ce parasite.
Si l'utilisation de produits chimique est inévitable, il faudra penser en priorité à la Nature, en essayant de faire en sorte que ces produits soient le moins nuisibles possible pour l'environnement et qu'ils ne soient pas nocifs pour les ennemis naturel du parasite que nous souhaitons éliminer. Certains cultivateur utilisent un insecticide systémique (la plupart des insecticides chimiques systémiques pour lutter contre le puceron disponibles sur le marché possèdent comme principe actif du diméthoate, très toxique), tous les insectes qui s'alimenteront de la plante seront alors empoisonné, et l'effet dure plusieurs semaines. Avec Alchimia nous préférons toujours promouvoir la culture écologique et respectueuse de l'environnement, nous conseillons donc réserver la solution chimique en tant que dernier recours, pour des situations vraiment exceptionnelles ou désespérées.
Comme d'habitude nous vous rappelons qu'il est toujours préférable de prévenir plutôt que de guérir. La meilleure façon de ne pas avoir à lutter conter un parasite sera de suivre une série de mesures qui compliqueront son apparition, nous économiserons ainsi du temps de travail et des maux de tête, nous permettant ainsi de profiter d'une culture saine et naturelle.