Arrosage automatique dans la culture de cannabis
Liste de contenue
- Culture de cannabis et arrosage automatique
- Arrosage manuel ou arrosage automatique dans la culture du cannabis
- L’arrosage par gouteur dans la culture du cannabis
- Montage d’un système d’arrosage automatique
- Comment transformer un arrosage automatique conventionnel en professionnel :
- Comment utiliser une pompe de pH
- Conseils pour utiliser la pompe de pH :
- Pompe d’Ec pour le contrôle des nutriments.
Culture de cannabis et arrosage automatique
La culture du cannabis est une pratique durant laquelle les cultivateurs utilisent leurs meilleures techniques, leurs propres connaissances, mais également différents appareils de culture pour la gestion de l’environnement ou comme le sujet de cet article, pour l’arrosage automatique des plantes de cannabis.
La durée d’une culture de cannabis est de 3 mois plus ou moins, en comptant 1 mois pour la croissance des plantes et 2 mois minimum pour la floraison. Durant cette période, les plantes ont besoin d’eau et d’engrais régulièrement, l’arrosage peut donc devenir une tâche répétitive qui peut rapidement fatiguer, surtout quand le temps libre manque.
Arrosage manuel ou arrosage automatique dans la culture du cannabis
Les cultivateurs qui commencent la culture du cannabis, arrosent à la main en général, mais est-il possible de simplifier la tâche ?
De nombreux cultivateurs préfèrent arroser à la main et peuvent être quelque peu réticents au moment d’arroser automatiquement, mais quand on essaie pour la première fois l’arrosage automatique il est difficile de faire marche arrière. Un arrosage automatique permet d’avoir plus de temps pour observer les plantes ou à dédier à d’autres activités.
L’arrosage automatique peut être très simple ou plus complet en fonction des besoins de chaque cultivateur et selon les aspects que nous souhaitons contrôler comme le pH ou l’EC par exemple. Arroser chaque plante avec la même quantité d’eau et effectuer des arrosages cours est ce qui permet aux plantes de s’alimenter correctement en maintenant en même temps un haut niveau d’oxygénation dans les racines et en évitant que les plantes sèches ou qu’elles restent trop longtemps dans l’eau.
Voyons ensemble comment fonctionne l’arrosage automatique avec le cannabis.
L’arrosage par gouteur dans la culture du cannabis
L’arrosage automatique par gouteur est la solution la plus simple et utile, mais également le plus facilement contrôlable puisqu’il permet de monter le système sur mesure, selon les besoins. Il est également possible d’utiliser des gouteurs réglables dans le cas où les plantes ne consomment pas la même quantité d’eau.
La versatilité de ce type d’arrosage est l’un des grands atouts de ce type de système qu’il faut définitivement prendre en compte. Il existe une grande gamme de produits qui peuvent couvrir les besoins de chaque cultivateur, c'est-à-dire, le nombre de plante, m2 cultivable, arrosage vertical, quantité d’eau par minute, débit réglable, etc.
Voyons un exemple :
Dans ce cas, une culture en SOG avec 36 plantes par m2 a été réalisée avec un système d’arrosage monté en utilisant le matériel suivant :
1- Tube d’arrosage de 16mm
2- Coudes de 16mm
3- Bouchons finaux de 16mm
4- T de 16mm
5- Tuyau de 16mm
6- Pompe à eau de 700/h
7- Goutteurs 40ml/m
8- Temporisateur Digital configurable minute après minute
9- Réservoir de nutriments de 90L
10- Table de culture avec drainage
11- Pompe à air pour oxygénation avec pierre diffuseur
Sur la photo il est possible de voir la croissance homogène de toutes les plantes grâce à une alimentation équilibrée et un arrosage précis durant l’étape de croissance. Dans ce cas, un arrosage manuel de 30 ou 40 secondes a été appliqué au départ, puis il a été automatisé ultérieurement avec un temporisateur digital, pour pouvoir réguler au maximum la quantité d’eau et de nutriments.
Le développement racinaire des plantes est explosif et la croissance est vigoureuse depuis le début. Cette vigueur est du à un niveau d’humidité et de sécheresse du substrat stable durant la phase de croissance. Dans ce cas, des trichodermas ont été utilisés pour favoriser une colonisation des racines plus importantes et plus rapide, en plus d’améliorer l’échange ionique entre le substrat et les racines pour une meilleure assimilation des nutriments de la part des plantes de cannabis.
Un arrosage avec perte de la solution a été appliqué lors de cette culture, c'est-à-dire que l’on ne récupère pas l’eau d’arrosage une fois sortie du réservoir de nutriment. En coco, en bille d’argile, en laine de roche et en général dans les substrats pour l’hydroponie, il est possible d’arroser en recirculation, mais il est préférable de réaliser l’arrosage en solution perdue pour éviter que la solution de nutriments du réservoir ne soit altérée, surtout en coco, laine de roche et terre.
Si nous réutilisons l’eau en terre, lors de l’arrosage, avec le drainage - l’eau qui sort du pot durant l’arrosage – cela peut permettre à des sels d’adhérer au pot ou au plateau de culture. Si ces sels retournent dans le réservoir ils peuvent faire monter l’EC et faire varier le pH.
Avec la terre c’est la même chose, il est préférable d’utiliser un arrosage avec perte de la solution plutôt que de récupérer le drain, les sels pourraient faire varier la stabilité de la solution nutritive du réservoir et par conséquent celle des plantes.
Montage d’un système d’arrosage automatique
Pour réaliser le montage de l’arrosage automatique il faut bien prendre en compte l’espace que nous allons utiliser pour la culture et le nombre de plantes à cultiver, de cette façon nous connaîtrons la taille de la pompe à utiliser, la quantité de gouteurs et comment réaliser le montage des embranchements principaux et secondaires (tube d’arrosage) mais également comment et où réaliser les raccordements avec les coudes et les T.
Prenons comme exemple un cas classique durant lequel 16 plantes par m2 en pot de 7L sont cultivées en utilisant de la terre comme substrat. Quel matériel est nécessaire et comment le distribuer dans l’espace pour monter l’arrosage dans l’armoire de 1.20m2 ?
Nous avons dans un premier temps, une armoire de 1.20m avec un plateau de culture de 1.20m2 et 16 plantes ainsi qu’un réservoir de 90L, qui peut être laissé à l’extérieur ou à l’intérieur de l’armoire sous le plateau. Si l’espace est disponible et par facilité pour remplir le réservoir, il est préférable de le laisser en dehors de l’armoire, au contraire s’il n’y a pas d’espace il faudra l’incorporer dans l’armoire.
Une fois que le plateau et le réservoir sont à leur emplacement, nous penserons à la distribution des pots. Il faudra réaliser un croquis pour visualiser les branchements du système d’arrosage. Dans ce cas nous allons utiliser 16 plantes par m2 et la façon le plus logique est d’utiliser 4 files de 4 colonnes ce qui nous donne les 16 plantes par m2.
Croquis du système d'arrosage pour une culture de 16 plantes en intérieur
Dans ce cas comme nous pouvons le voir sur le croquis, il y a 16 pots en 4 files de 4 colonnes. Ce que nous ferrons c’est utiliser un embranchement principal et deux secondaires desquels sortiront les gouteurs qui seront connectés sur les pots de culture. Voyons comment assembler le système d’arrosage pas à pas.
L’embranchement principal : C’est un tube d’arrosage, dans ce cas de 16mm, qui est connecté à la pompe située dans le réservoir. Pour connecter l’embranchement principal avec la pompe il faut utiliser un morceau de tuyau de 16mm (même taille que le tuyau d’arrosage) et un T de connexion qui connecte le côté droit et le gauche sur l’embranchement principal et sur le tuyau. L’embranchement principal va, dans ce cas, à l’horizontale de façon que les embranchements secondaires sont à la verticale.
Embranchements secondaires : C’est un tube d’arrosage, dans ce cas de 16mm, qui se connecte à une partie de l’embranchement principal. La quantité d’embranchements secondaires dépend du numéro de pots ou de la façon dont sont distribués les pots dans la salle ou l’armoire de culture. Dans ce cas deux embranchements secondaires sont nécessaires, ils alimenteront chacun deux rangées de pots, un total de 8 pots pour chaque embranchement secondaire. Pour connecter les embranchements secondaires sur le principal il est possible d’utiliser des coudes ou des T, dans ce cas 2 coudes sont suffisants.
Bouchon final : Le bouchon final comme son nom l’indique est un bouchon qui s’insère, normalement, à la fin des embranchements secondaires pour éviter les fuites d’eau et pour pouvoir maintenir une pression d’eau permettant de sortir par les microtubes et goutteurs d’arrosage.
Pompe à eau : Dans ce cas, 700L/h sont suffisant pour alimenter les 16 pots de culture. Avec la pompe à eau il faut prendre en compte, à part le débit en L/h, la force de cascade qui est la puissance de la pompe pour pomper à la verticale. Si nous avons une culture à raz du sol il n’y a pas de problème, mais si elle se situe à plus d’1 m du sol, il faudra rechercher une pompe qui possède une force de cascade de 1.5m. La pompe s’accroche au tuyau pour pouvoir arroser à travers les gouteurs.
Microtubes et goutteurs : Il s’agit de la partie qui connecte les embranchements secondaires avec les plantes. Les microtubes permettent un passage de l’eau restreint entre 40 et 60ml/min pour contrôler l’arrosage à la perfection. Les goutteurs se branchent sur les microtubes, grâce à une roche interne qui maintient les microtubes et les goutteurs, ces derniers sont accrochés sur le pot pour que l’eau puisse atteindre la plante.
Temporisateur digital : Un temporisateur digital qui permet de contrôler les arrosages avec un temps minimum de 1 minute et un maximum de 24H. Ce temporisateur est chargé de contrôler l’allumage de la pompe à eau de façon automatique et contrôler par l’utilisateur.
Pompe à air et pierre à diffuser : Une pompe à air qui prend l’air de l’habitation et l’emmène à travers des tubes en silicone atoxique vers la pierre à diffuser. La pierre à diffuser est chargé d’insérer l’air en petites bulles à l’intérieur du réservoir de nutriments, et de maintenir oxygéné et en bonnes conditions la solution nutritive.
Réservoir de nutriments : C’est un réservoir d’eau dans lequel se réalise le mélange de nutriments pour pouvoir arroser avec l’arrosage automatique.
Comment transformer un arrosage automatique conventionnel en professionnel :
Il existe d’autres appareils de culture qui transforme un système d’arrosage conventionnel en professionnel. Il est possible d’automatiser encore plus l’arrosage, le rendre plus complet et donc d’avoir une meilleure gestion de l’arrosage et des engrais apportés, en améliorant de cette façon le résultat final. Dans ce cas nous parlons de la pompe de pH et d’EC.
Comment utiliser une pompe de pH
La pompe de pH est un instrument ou un outil de culture qui nous permet de façon automatique de contrôler le pH du réservoir comme nous le souhaitons. La pompe comprend une sonde qui réalise une lecture continue du pH de la solution nutritive et en fonction du pH assigné de la part de l’utilisateur, la pompe l’augmentera ou le diminuera en fonction des besoins.
Comme nous pouvons le voir sur les photos de la pompe Kontrol 01 elle comprend un corps carré dans lequel se trouve le mécanisme chargé de pomper petit à petit l’acide pH Down (mélangé avec l’eau) jusqu’au dispositif de nutriments à travers le tube de silicone atoxique. C'est-à-dire que la pompe prend l’eau avec un pH très bas d’un autre réservoir et l’envoie jusqu’au dispositif de nutriments où le pH est plus élevé.
La pompe utilise la lecture de la sonde pour pouvoir connaitre l’état du pH de la solution nutritive du réservoir. L’utilisateur aura marqué un pH sur la pompe et cette dernière ne s’arrêtera pas de pomper jusqu’à atteindre le pH indiqué.
Il existe deux types de pompes à pH, certaines comprennent une sonde dans la même pompe qui mesure de façon autonome le pH du réservoir et les pompes qui ont besoin d’être connecté à un contrôleur continu de pH, comme c’est le cas du Milwaukee MC720 contrôleur de pH avec pompe. Si nous disposons déjà d’un contrôleur de pH continu il est possible d’acheter seulement la pompe, ce qui sera un peu plus économique par rapport aux autres options disponibles, comme c’est le cas de la pompe de pH Kontrol01.
Le pH dans la culture de cannabis en terre est entre 6 et 7. En général, le pH se diminue en utilisant un liquide acide qui sera capable de réduire le pH du réservoir comme le PH Down de GHE ou l’acide citrique de Trabe. La même chose se passe avec la culture en coco, en billes d’argiles, en laine de roche, en aéroponie ou en DWS.
Conseils pour utiliser la pompe de pH :
En utilisant un contrôleur continu, la lecture du pH est toujours activée, donc si le pH descend beaucoup, la pompe n’arrêtera pas de tirer de l’acide pour mettre à niveau le réservoir. Comme nous parlons de réaliser des arrosages avec solution perdue et pas une recirculation, nous pouvons éviter que la pompe envoie de l’acide en continue dans la solution, mais qu’elle régule seulement le pH quelques minutes avant que la pompe d’arrosage se mette en marche pour alimenter les plantes.
Pour réaliser cette tâche, il suffit de disposer d’un temporisateur qui se connecte sur la pompe de pH et qui lui ordonne de s’allumer 15 minutes avant que le fasse la pompe d’arrosage et qu’elle se déconnecte juste avant de réaliser l’arrosage.
Par exemple, si nous arrosons 1 fois par jour à 15h30, le temporisateur sera ajusté pour qu’il allume la pompe de 15h15 à 15h30. Durant ce temps, la pompe de pH travaillera pour laisser le pH stable au niveau indiqué et ensuite, il s’éteindra. Cette opération s’automatise durant toute la culture et il n’est donc pas nécessaire de surveiller le niveau du pH à chaque arrosage.
Il faut ajouter que ce sera une excellente option pour les systèmes de culture hydroponiques, comme la culture en coco durant laquelle s’appliquent de nombreux arrosages courts pendant la journée, en conservant un pH toujours contrôlé pour obtenir au final de la culture une récolte plus importante et plus savoureuse grâce à cette grande stabilité du début à la fin de la culture.
Pompe d’Ec pour le contrôle des nutriments.
Il existe également des pompes de contrôle de l’Ec qui possèdent la même fonction, maintenir un Ec stable durant toute la culture, idéales pour les systèmes de recirculation dans lesquels la même solution de nutriment réalise toujours le même circuit pour alimenter les plantes quotidiennement.
Dans le circuit fermé les plantes s’alimentent de l’Ec du réservoir de façon que l’Ec de ce dernier se réduit au fur et à mesure que les plantes s’alimenteront. Dans ces cas un contrôle de l’Ec est obligatoire.