La viviparité ou la germination prématurée des graines de cannabis

La viviparité, même si c’est un mot qui peut sembler étrange, décrit en réalité l’un des phénomènes les plus connus parmi les mammifères (et d’autres espèces), ce terme désigne les embryons se développant et s’alimentant dans le corps de la mère jusqu’au moment de l’accouchement et dans lequel ils sont préparés pour survivre dans le monde extérieur. Cette viviparité qui est si familier aux être humains, n’est pas si fréquent dans le règne végétale, ou les embryons sont libérés par la plante mère sous forme de graine et dépendent exclusivement de l’environnement pour se développer et grandir.

Cependant, la viviparidad peut également s’observer sur certaines plantes, en effet, parfois la graine qui devait attendre d’être libérer commence à grandir dans le corps de la mère et émerge à la superficie. Le résultat ? Des plantes qui semble sortir tout droit d’un film d’horreur et qui sont, en réalité des mères prématurés.

Plantes avec tendance à la viviparité

La viviparité sur les plantes n’est pas quelque chose d’habituel, mais il existe des exceptions. Dans le règne végétal ont a put remarquer différentes espèces avec des tendances à la viviparité, comme par exemple :

  • La mangrove rouge
  • Les plantes qui poussent dans les zones inondées
  • Le maïz
  • Les tomates
  • Le blé
  • Le riz

Par exemple, certaines espèces de mangroves poussent sur des sédiments qui sont saturés d’eau à cause des marées, en plus d’avoir des concentrations élevés de sels et d’être très pauvre en oxygène, la viviparité donne à cette espèce de plus grande chance de se fixer avec succés au substrat et pouvoir survivre pour se développer et former des mangroves.

mangroves rouges
Les mangroves rouges (et d’autres mangroves) sont vivipares : la graine germe quand le fruit se trouve encore unis aux branches ; de plus, la mère continuera de la nourrir jusqu’à ce qu’elle arrive parfois jusqu’à 40cm

La viviparité peut également se produire dans les fruits communs, tels que les tomates ou les poivrons. Les graines contiennent une hormone qui supprime le processus de germination. C'est une nécessité, car cela empêche les graines de germer lorsque les conditions ne sont pas favorables et de perdre l'opportunité de devenir des plantes.

Mais parfois, cette hormone s'épuise, comme lorsqu'une tomate reste trop longtemps sur les étalages du marchand de légumes. Et parfois, l'hormone peut être trompée en pensant que les conditions sont bonnes, surtout si l'environnement est chaud et humide. Cela peut se produire dans les épis de maïs qui subissent beaucoup de pluie et recueillent de l'eau à l'intérieur de leurs enveloppes ; ou sur des fruits qui ne sont pas utilisés immédiatement pendant un été chaud et humide.

Tomates et vivipirité
La viviparité apparaît parfois comme une attaque de vers, une mauvaise chose si vous souhaitez vendre vos fruits. Si ce n’est pas le cas, c’est parfaitement inoffensif

Mis à part les exemples de tomate ou de maïs ressemblant à des mutants sur l'étagère du supermarché, on pense que 89% des espèces de plantes vivipares poussent dans les forêts humides, les environnements inondés et beaucoup sont originaires des tropiques. Les conditions environnementales ont donc beaucoup à voir avec les causes de la viviparité, comme nous l'expliquons ci-dessous.

Qu’est ce qui provoque la viviparité chez les plantes ?

Les experts assurent que la viviparité apparaît comme une réponse aux facteurs préjudiciables au développement des embryons dans le sol :

  • Températures extrêmes
  • Imprévisibilité environnementales
  • Environnement trop secs
  • Vulnérabilité des graines face à la prédation
  • Attaque microbienne

En plus de ses facteurs, certaines études mettent en évidence une cause commune chez les espèces végétales qui tendent à la viviparité : l’intolérance à la dessiccation des graines, un processus clé dans la formation de certaines graines.

Fraises et viviparité
Ce ne sont pas des fraises mutantes, c’est la viviparité qui leur donne cette apparence étrange

La viviparité et l’état de dormance des graines

Chez de nombreuses espèces du règne végétal, les graines sont capables de conserver leur pouvoir germinatif pendant des années. Cet état d'inactivité métabolique correspond à l'état de dormance (ou de latence) et permet de récolter les graines, de les conditionner et de les stocker un certain temps sans craindre de perdre leur viabilité ou leur capacité germinative. La dessiccation est une condition préalable essentielle à la formation de ces graines à l'état dormant, de sorte qu'elles ne germent dans le sol que lorsque les conditions environnementales s'y prêtent.

Cependant, ce processus ne se produit pas chez les plantes vivipares, ce qui permet aux espèces végétales des milieux humides ou inondés, qui ne peuvent pas dessécher leurs graines, de générer des embryons sains. Par conséquent, leurs graines n'entrent pas dans un état de dormance et c'est pourquoi elles germent dans le corps de la mère une fois l'embryon formé. Ainsi, la viviparité résulterait d'une adaptation à l'environnement pour de nombreuses plantes. Mais ce n'est pas la seule raison de la viviparité dans le monde végétal.

Plantes mutantes : autre cause de viviparité

Bien que des facteurs externes tels que l'abondance de l'eau puissent induire la viviparité chez certaines espèces végétales, parfois la génétique est la principale cause de ce phénomène. La tomate, le maïs et le blé mutants peuvent donner des spécimens vivipares en raison d'une altération de la production de leurs phytohormones ou d'une diminution de la sensibilité aux phytohormones responsables de l'induction de l'état de dormance dû à des mutations génétiques.

Maïz et viviparité
La viviparité ou la germination prématuré des graines est un phénomène physiologique présent sur certaines espèces cultivées, comme le maïz

Viviparité, avantage évolutif ou pas ?

Après tout, tous les êtres vivants ont la même mission et c'est de suivre une stratégie évolutive pour nous perpétuer en tant qu'espèce. Pour cette raison, de nombreux experts soutiennent l'utilité de la viviparité chez les plantes. Les arguments en opposition défendent que ce phénomène limite la capacité de dispersion des individus, que lorsqu'ils germeront dans la plante mère ils n’envahiront pas de nouveaux habitats, donc la croissance de l'espèce sera très limitée. Si quelque chose arrivait à cette terre où se trouvent toutes les plantes ou si les conditions environnementales changeaient, tous les spécimens de cette espèce périraient et finiraient par disparaître.

Or, sur la liste des "pour", la viviparité est une stratégie de reproduction qui favorise les plantes en milieu humide et aussi en conditions difficiles, dans laquelle il y aurait une meilleure implantation de la plante en développement que d'une graine avec sa coque.

Pâturin des Alpes et viviparité
La pâturin des Alpes (Pooideae) est seulement vivipares quant elle pousse dirant une combinaison de jours longs et de températures fraîches, si ce n’est pas le cas elle produira des graines classiques

La viviparité et le cannabis

La viviparité dans le cannabis n'est pas un phénomène courant, bien qu'elle puisse se produire dans certaines conditions environnementales. Lorsque l'objectif de la culture n'est pas de produire des fleurs mais des graines, le cultivateur ou l'éleveur se charge de polliniser les fleurs des femelles où ces graines vont se développer. La production de graines de cannabis peut se faire aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur (et aussi sous serres). Dans les deux cas, quelque chose de semblable à la viviparité peut se produire si des facteurs environnementaux la favorisent.

Comment ? C'est très simple : lorsque les fleurs de la plante de cannabis femelle sont pollinisées, chaque stigmate (les poils sur les bourgeons, la porte d'entrée du pollen dans la plante) qui a été fertilisé provoquera la formation d'une graine à l'intérieur du pistil. Après quelques semaines (au moins quatre environ) il peut arriver que certaines graines soient complètement formées et que d'autres aient encore besoin de quelques jours de plus pour mûrir pleinement.

Si les plantes de cannabis se trouvent dans un environnement trop humide, il peut arriver que ces graines commencent à germer à l'intérieur de la tête de la mère. Dans certains cas, ces semis tomberont au sol et commenceront à se développer en s'enracinant dans le substrat ; tandis que d'autres se développeront dans la fleur de cannabis jusqu'à leur mort.

Cannabis et viviparité
Viviparité sur le cannabis : le climat est si humide dans l’Est de l’australie que les graines poussent avant qu’il soit possible de les récolter

Comment prévenir la viviparité sur le cannabis ?

Comme nous venons de le mentionner, lorsque le but de la culture est la production de graines de cannabis, la viviparité est quelque chose que nous devrons définitivement éviter. Pour cette raison, il faut faire attention aux taux d'humidité de la pièce ou de l'armoire de culture (dans le cas des cultures d'intérieur), et essayer de les maintenir idéalement en dessous de 50% et, surtout, veiller à ne pas dépasser les 60 %.

Cela peut être un défi, en particulier pendant la phase de floraison des plantes, car les plantes sont complètement développées et plus touffues, donc plus de transpiration se produit et cela augmente l'humidité relative. Pour réduire le taux d'humidité dans les cultures d'intérieur et empêcher les graines de germer avant l'heure, il est recommandé d'utiliser des déshumidificateurs.

Dans les cultures en plein air, l'humidité ambiante dépendra du climat de la région, il est donc important de savoir quand arrivent généralement les pluies d'automne pour les éviter à tout prix. Si les bourgeons porteurs de graines sont trop humides ou directement arrosés par la pluie, les chances de viviparité sont élevées. Par conséquent, choisir une génétique rapide pour les climats froids, comme celles proposées par les variétés Early ou Fast, peut être très utile pour éviter que cela ne se produise.

Ces génétiques offrent tous les avantages des variétés féminisées ou régulières, réduisant leur période de floraison de quelques semaines ; cela signifie qu'elles seront prêtes à être récolté avant, ce qui est un grand avantage pour les producteurs qui vivent dans des régions aux climats froids et aux étés courts, ou pour ceux qui veulent faire le maximum de récoltes annuelles.

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Sources :

  • Viviparidad en Goeppertia inocephala (Marantaceae). María Del Pilar Sepúlveda-Nieto, Ángela María Morales Trujillo, Liliana Katinas.
  • The Ecology and Physiology of Viviparous and Recalcitrant Seeds. Elizabeth J. Farnsworth.

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